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Entre-Nous : La Balkanisation du Mali est-elle en marche ?

Dans notre parution du vendredi dernier, notre collaborateur Aly Diarra a fait comme bon nombre de nos compatriotes s’interrogent sur la destination que prend le navire du Mali sous la conduite du locataire de Koulouba. Aujourd’hui, tellement la crise du Nord est floue et ses acteurs, c’est-à-dire le régime en place déboussolé, les « partenaires » ne sachant pas à quel saint se vouer, un chaos profile dangereusement à l’horizon. Une sorte de Balkanisation du territoire de façon lente et précise. Sinon comprendre que le régime et ses partenaires veulent installer les autorités intérimaires sans au préalable cantonner, puis désarmer les groupes armés ?

drapeau mali vert jaune or rouge couleur flotte

En tout cas, mardi dernier, les populations de Gao ont fait savoir qu’il est hors de question de les imposer des autorités intérimaires en qui elles ne se reconnaissent pas. Ce message très fort a été bien capté par Bamako qui a vite abdiqué après les tueries d’un autre âge, perpétrées par des forces de l’ordre qui étaient censées les protéger.

En guise de rappel, en septembre 2014, le grand analyste et chroniqueur sénégalais, M. Babacar Justin N’Diaye, avait décrié en ces termes sur le site de « Dakaractu »: « Le Mali au beau milieu du merdier et au seuil de la partition », une analyse en son temps qui avait fait couler beaucoup d’ancre et de salive, sans changer la donne. Deux années après, son analyse est d’actualité puisqu’il avait prévenu que : « si l’on ne se ressaisit pas (allusion faite à ces fameuses autorités intérimaires ), la partition aurait de forte chance de se réaliser, puisque malgré l’élection du candidat IBK avec 77,0% à la tête de l’Etat, l’économie comme l’a décrit Babacar Justin N’Diaye dans Dakaractu, « est handicapée par cette endémique crise politico-sécuritaire et par une gouvernance surprenante, d’irresponsabilité », voir tatillonne. De 2013 à maintenant, le Président IBK et ses différentes équipes gouvernementales (six), se cherchent sans pour autant trouver la vraie issue de sortie de la crise, pendant que l’opposition en manque de programme, de projets, se cherche vainement, sans convaincre. N’en parlons pas de la société civile, chaque jour qui passe à part quelques rares associations, est devenue muette cela malgré les morts quotidiennes de nos forces de sécurité et de défense. Le cas de l’attaque de Nampala, alimente les débats, à part des communiqués laconiques, rien de concret de la part de nos politiques et la société civile.

A ce rythme, la fin de mandat d’IBK sera des plus difficiles, s’il ne change pas de stratégie et surtout les hommes, l’autre bas qui blesse chez le locataire de Koulouba.

De nos jours, un an après la signature de l’accord qui était censé ramener la paix, le constat est amer puisque les morts civils et militaires ainsi que les blessés, se multiplient malgré une présence forte de Barkhane et de soldats de la MINUSMA, deux complices devant pourtant, s’occuper de la sécurité des personnes et de leurs biens partout au Mali. Rien de tout cela n’a lieu à part du saupoudrage médiatique et les maliens désemparés, n’ont que leurs yeux pour pleurer puisque la situation sécuritaire s’empire quotidiennement sans que des réponses appropriées soient apportées par nos gouvernants.

Aussi, le Nord Mali ressemble comme disait bien Babacar Justin N’Diaye : « à une Nouvelle Calédonie aux confins du Sahel et du Sahara. Les éléments de l’armée, de la Gendarmerie, de la Police n’ont pas droit à la cité de Kidal. En vérité, c’est le lobby militaire qui tient à son Kidal et à ses Touaregs. L’Azawad est, en effet, la chasse gardée et bien gardée de la DGSE, du Commandement des Opérations Spéciales (COS) et de la Direction du Renseignement Militaire (DRM). De Sarkozy à Hollande, l’Elysée est à la remorque du renseignement et des Forces spéciales qui sont les fers de lance de la politique française dans la bande sahélo-saharienne ». L’actuel ambassadeur de France (explique notre chroniqueur), Giles Huberson (qui devrait quitter le Mali bientôt), à en croire Babacar N’Diaye, a travaillé précédemment dans les services secrets en qualité d’officier traitant de certains responsables du MNLA. Une vive altercation avait eu lieu à l’époque avec le Général Yamoussa Camara, chef d’Etat major particulier d’IBK. Ce qui a valu à celui-ci, d’être remplacé, puis écroué dans l’affaire des bérets rouges. Présentement, il réfléchit sur son sort à Markala, loin des turpitudes bamakoises.

Les incidents du 21 mai 2014 suite à la visite du Premier Ministre, Moussa Mara à Kidal, qualifiée d’inopportune, qui ont vu les FAMA contraint de quitter cette ville, sont autant d’éléments qui jettent un discrédit sur les vraies intentions de la France au Mali, plus précisément dans notre septentrion, elle qui est accusée à tord ou à raison d’être à la base de notre déstabilisation. Le gouvernement de Hollande est aux bancs des accusés et toute action est assimilée à des manouvres de hauts voltiges de l’Elysée, quatre ans après, que bon nombre de maliens avisés, n’arrivent pas à, comprendre ; d’où la baisse de l’aura de la France au Mali où le citoyen lambda ne peut pas imaginer de tels agissements de Paris. De nos jours, l’opinion nationale est exacerbée par la tournure des évènements au Nord, surtout l’application de l’accord qui a vu les populations de Gao sortir en nombre mardi 12 juillet dernier pour dire non à la mise en place des autorités intérimaires. Un coup dur pour le régime qui n’avait d’autre choix que de reculer en remettant à une date ultérieure, ces installations. La politique du diviser pour régner saute aux yeux car les initiateurs de cet accord savaient bien que son application ne passera pas avec les maliens. En tout cas, cette pilule qu’une certaine communauté internationale veut faire avaler au peuple malien, sera difficile, voir impossible puisque ce jeu machiavélique, a été bien cerné par la majorité de citoyens. Il reste à savoir si le peuple malien va continuer à supporter cette situation qui s’empire de jour en jour.

Wait and see !

Bokari Dicko

 

Source: Mali Demain 

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