Le gouvernement du Mali, à travers le ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, a choisi le thème national : « Femmes, actrices incontournables débout pour la paix, la sécurité, la cohésion sociale et la réconciliation». Au regard de ce qui se passe dans certaines localités du Mali, le cœur des Maliennes ne devrait pas être à la fête. Car, si les femmes constituent en effet des actrices incontournables pour la paix, la sécurité, la cohésion sociale et la réconciliation, elles sont aussi les premières victimes de la situation de guerre.
Le 8 mars est l’occasion de célébrer ces femmes victimes de conflits armés ou privées de leurs droits. De Ménaka au Mali à Béni en RDC en passant par Djibo au Burkina Faso, Bathnunt en Ukraine, elles sont nombreuses à subir les conséquences néfastes des conflits armés. Dans des conditions pénibles, elles parcourent à pied des dizaines de kilomètres pour se mettre à l’abri des balles perdues. Souvent, elles sont victimes de toutes les formes de violences dont le cruel le viol collectif que leur font subir des hordes de criminels sans foi ni loi.
Quelle tragédie pour l’humanité que le spectacle offert sur les routes par ces femmes portant les enfants à dos ou tenant la main de leurs progénitures ! Que d’enfants privés de leur droit fondamental d’avoir accès à une éducation ! Que de jeunes filles violées ou mariées de force par des forces obscurantistes ! Que d’enfants mutilés par des engins explosifs improvisés ! Que de veuves et orphelins !
Ces mères de famille, épouses et leurs enfants n’ont rien fait pour mériter un tel sort. Quand est-ce que les seigneurs de guerre et leurs parrains seront sensibles aux souffrances de cette couche vulnérable de la société ?
Le 8 mars est aussi l’occasion d’avoir une pensée forte pour les Iraniennes qui manifestent contre la mort de «Mahsa Amini, une femme de 22 ans arrêtée par la police des mœurs à Téhéran le 13 septembre 2022 pour avoir prétendument enfreint les règles strictes de l’Iran exigeant que les femmes se couvrent les cheveux d’un foulard».
Le 8 mars est également l’occasion d’avoir une pensée forte pour les Afghanes. Depuis le retour des Talibans au pouvoir, «les femmes et les jeunes filles n’ont plus accès à l’enseignement supérieur, ne peuvent plus exercer la plupart des emplois en dehors de la maison, ne peuvent plus parcourir de longues distances sans être accompagnées d’un homme et doivent se couvrir le visage en public. »
Ces femmes victimes de conflits armés ou privées de leurs droits méritent un sort meilleur. Oui, un monde meilleur.
Par Chiaka Doumbia