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Entre Nous : «Djihadisme» sans frontières !

Le djihadisme armé n’a pas de frontières. Les combattants des groupes armés radicaux qui endeuillent nos familles ne se servent de passeport pour se déplacer. Ils sont maliens, sénégalais, burkinabé, nigériens, ivoiriens, algériens, libyens, nigérians, syriens, etc.

 

Les premiers combattants du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) qui a donné naissance à Al-Qaïda au Maghreb islamiques (AQMI) étaient des algériens chassés par l’armée algérienne pour refus de s’inscrire dans le cadre de la politique de réconciliation du Président Abdel Aziz Bouteflika.

Les attaques de Grand Bassam en Côte d’ivoire et de Ouagadougou ont été toutes préparées à partir du Mali. Le cerveau de ces attaques, comme celles de la Terrasse, de Radisson Blu de Bamako, du Byblos de Sevaré était le mauritanien Fawaz Ould Ahmed, alias « Ibrahim 10 », marié à une ivoirienne, il a été arrêté à Bamako par la Direction générale de la Sécurité d’Etat. Condamné en octobre 2020 par une session de la Cour d’assise de Bamako à la peine capitale, le gouvernement a autorisé son extradition vers les Etats Unis d’Amérique suivant le Décret n°2021-0447/PM-RM du 15 juillet 2021 signé par le Premier ministre Choguel Kokalla MAIGA et le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mamoudou KASSOGUE.

Le djihadisme armé est sans frontières. Le Niger souffre au même titre que le Mali. Idem pour le Burkina Faso. Les menaces sont transfrontalières. Aucun des pays de la bande sahélo-saharienne ne peut trouver seul, la solution pour éradiquer le phénomène. Le Nigéria en est une illustration parfaite. Malgré la puissance de feu de son armée, il n’arrive pas à écraser les extrémistes de Boko-harm et d’autres groupes radicaux.

Il arrive que les autorités de certains pays pactisent avec les groupes armés terroristes pour qu’ils épargnent leur territoire. Ce fut le cas du Burkina Faso jusqu’à la chute du Président Blaise Compaoré. Des liaisons existaient entre la présidence du Faso et les groupes islamistes qui ne menaient jamais d’opération sur le territoire burkinabé. Le mauritanien Fawaz Ould Ahmed a été l’émissaire du fondateur d’Al-Mourabitoune, l’Algérien Mokhtar Belmokhar auprès des autorités burkinabés avec des « va-et-vient » entre le désert malien et Ouagadougou.

Jusqu’à l’assassinat, en juin 2009 du Directeur régional de la Sécurité d’Etat à son domicile à Tombouctou, le lieutenant-colonel Lamana Ould Bouo, tué en début de soirée chez lui au quartier arabe de Tombouctou par un commando, il existait un pacte de non-agression entre le Mali du Général Amadou Toumani Touré et les groupes salafistes. Les chefs islamistes bénéficiaient à l’époque de la protection implicite du Mali.

Ayant connu des années noires de l’islamisme armé, l’Algérie et la Mauritanie, dans le cadre de la mise en œuvre de leur politique de réconciliation, ont trouvé les moyens de combiner les actions politiques, économiques et militaires afin de préserver la paix sociale. Les expériences algérienne et mauritanienne peuvent servir d’exemple pour le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Le Président nigérien Mohamed Bazoum semble le comprendre.

Les autorités maliennes de la Transition doivent aussi être en mesure de réactiver les réseaux locaux afin d’établir un contact avec « les gens de brousse » comme les surnomme le Président du Parti pour la renaissance nationale (PARENA), Tiébilé Dramé. Les canaux qui ont toujours permis à libérer les otages sont les meilleures pistes à explorer pour un dialogue nécessaire et indispensable. Il faut une synergie et une coordination des efforts avec la combinaison de plusieurs initiatives. L’option militaire seule ne suffit pas. Il faut dialoguer avec les groupes armés extrémistes.

Par Chiaka Doumbia

Source : Le Challenger

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