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Entre la France et Madagascar, la liste des contentieux s’allonge sur fond d’interférence russe

Demande de restitution des îles Eparses, emprisonnement de deux Français accusés de tentative de coup d’Etat, rapprochement militaire avec Moscou sont au coeur des tensions entre les deux pays.

 

Sauf à ne pas en parler, Andry Rajoelina aurait difficilement pu se montrer plus sobre sur un sujet pourtant présenté comme une fracture dans les relations entre Madagascar et la France : les îles Eparses. A la tribune des Nations unies, mercredi 21 septembre, le président malgache s’est borné à réitérer, à la fin de son discours, sa demande de restitution de ce chapelet d’îles situées dans le canal du Mozambique, sans s’appesantir, comme il l’avait fait un an auparavant, sur cette « blessure encore douloureuse dans le cœur de [son] pays et de [son] peuple ».

« Nous nous réjouissons de la tenue très prochaine de la deuxième rencontre de la commission mixte franco-malagasy sur le sujet et, forts des deux résolutions [adoptées par l’ONU en 1979 et en 1980] qui confirment la légitimité de notre revendication, nous espérons pouvoir compter sur le soutien des Nations unies pour parvenir enfin à une solution concertée, juste et apaisée », a-t-il glissé. Le chef de l’Etat s’est gardé de faire valoir l’appui ostensible que lui apporte la Russie, ravie de trouver dans ce différend territorial l’occasion de dénoncer un deux poids-deux mesures de la France lorsqu’il s’agit de ses anciennes colonies.

Madagascar fait partie des 35 pays à ne pas avoir condamné l’agression de Moscou contre l’Ukraine. Dans une lettre adressée samedi à l’association des Amis de la Russie à Madagascar et largement relayée par la presse locale, l’ambassadeur russe à Antananarivo, Andrey Andreev, a ainsi rappelé la solidarité ancienne de son pays « contre l’oppression coloniale » et pour « la défense de l’intégrité territoriale ».

Des confettis beaux comme des cartes postales

Selon les deux résolutions des Nations unies obtenues il y a plus de quarante ans par la Grande Ile, la France était supposée « entamer sans plus tarder des négociations en vue de la réintégration des îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India, qui ont été séparées arbitrairement de Madagascar ». Résolutions que Paris a toujours choisi d’ignorer.

Ces territoires inhabités offrent un emplacement stratégique sur l’une des plus importantes routes du commerce mondial

Ces territoires inhabités, en dehors de quelques militaires et scientifiques venant y étudier la biodiversité, donnent à la France un emplacement stratégique sur l’une des plus importantes routes du commerce mondial et le contrôle d’un espace maritime plus grand que l’Hexagone grâce aux zones économiques exclusives attachées à l’archipel, qui compte aussi l’île de Tromelin, revendiquée par Maurice. Le sous-sol de ces confettis beaux comme des cartes postales offrait aussi l’accès à de potentielles ressources gazières. Une opportunité que la France, au nom de la protection de l’environnement, a choisi de ne pas saisir en refusant de prolonger les permis d’exploration accordés sur Juan de Nova.

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Source: Le Monde

 

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