C’est la “lune de fuel” entre la Banque mondiale et les promoteurs d’universités privées au Mali. L’institution de Bretton Woods est invitée à être plus concrète.
La Banque Mondiale veut appuyer le secteur de l’enseignement supérieur au Mali. Cette volonté ne date pas d’aujourd’hui. Seulement, elle peine à se matérialiser. Il y a quelques jours, les responsables du projet de renforcement du secteur de l’enseignement supérieur au Mali ont rencontré à Bamako les promoteurs des universités privées sous la férule du président de leur association monsieur Ndiaye Djibril. Les échanges ont été houleux puisque dès l’entame, les fonctionnaires internationaux ont égrené un chapelet de reproches contre le système éducatif malien avec une absence de cartographie fiable, une lenteur dans les travaux entre la Banque mondiale et les promoteurs privés, une cacophonie dans la détermination des filières de formation et le projet académique de chaque université. Suffisant alors pour titiller l’égo des promoteurs qui n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère pour défendre le système éducatif Malien et la valeur des hommes qui l’animent.
S’agissant de la cartographie, les fonctionnaires mal renseignés de la Banque mondiale ont appris qu’il existe bel et bien soixante treize écoles et instituts de formation et non cent. Ils ont également eu des éclairages sur la nouvelle maquette d’habilitation des diplômes adoptée par le Mali suite aux recommandations de l’Uemoa avec même l’introduction de disciplines nouvelles comme l’Assurance Qualité et l’acceptation par l’Etat des titulaires de la licence professionnelle au grade de fonctionnaires de catégorie A. Autre précision des promoteurs privés « au Mali, tout le monde ne fait pas tout, chaque université a un cahier des charges qu’elle est tenue de respecter et mieux à l’opposé de leurs collègues de la sous–région, les universités privées du Mali payent même la TVA à l’Etat ».
Les promoteurs privés vaillamment défendus par le directeur général de l’Université Intercontinentale Libre, le docteur Mamadou Habib Diallo Doudou, ont demandé à la Banque mondiale de revoir sa copie en convoquant les réunions avec un ordre du jour précis, des termes de référence documentés et une accélération de la mise en œuvre du projet qui marque le pas depuis… quatre longues années.
Les deux parties ont promis de se revoir sous peu pour déterminer un programme de travail afin que le projet voit enfin un début d’application au profit de tous les acteurs de l’enseignement supérieur du Mali.