L’Institut national de la statistique, en collaboration avec la Statistique Suède, a procédé, hier lundi, à la restitution de la première enquête modulaire et permanente des ménages (EMOP) 2011-2012.
La cérémonie était présidée par le directeur de l’Institut national de la statistique (INSTAT), Seydou Moussa TRAORE. Il ressort de l’enquête que 45% de la population était incapable, en 2011, de satisfaire leurs besoins et que 192,6 milliards francs CFA étaient indispensables pour éradiquer la pauvreté dans notre pays.
Selon le directeur, la statistique est un instrument d’aide à la décision et indispensable pour le suivi et l’évaluation des politiques de développement de tous les pays ayant à cœur l’ambition de promouvoir et d’améliorer les conditions de vie des populations.
Il a déploré l’insuffisance et l’irrégularité des productions statistiques par rapport aux ambitions du pays, à disposer à temps, d’informations fiables et pertinentes, malgré les efforts déployés.
L’EMOP est une enquête par sondage stratifiée à deux degrés sur un échantillon estimé à 7176 ménages, selon lui.
Elle est réalisée annuellement en quatre passages et chaque passage couvre trois mois de collecte, selon M. TRAORE.
Les résultats sont significatifs, au niveau national, dans chacune des huit régions et le district de Bamako, a souligné le directeur de l’INSTAT.
La première édition de l’EMOP, entièrement financée par l’Agence suédoise de coopération internationale au développement avec l’assistance technique de la statistique Suède, s’est déroulée, entre le 1er avril et le 31 mars 2012.
Dans la mise en œuvre du projet, le calendrier des activités a été fortement perturbé à cause de la suspension de la coopération, suite aux événements du 22 mars 2012, a-t-il fait savoir.
Selon le résumé de l’enquête, l’incidence de la pauvreté, à savoir, la proportion de la population malienne qui n’arrive pas à satisfaire ses besoins de base, est estimée à 45%, en 2011.
La pauvreté est largement répandue en milieu rural, plus de la moitié d’entre eux sont pauvres (51%).
Les ménages dirigés par les hommes enregistrent plus de pauvres que ceux dirigés par les femmes (47 contre 27%), selon l’enquête.
L’effort d’investissement nécessaire pour éradiquer la pauvreté, mesurée par sa profondeur, c’est-à-dire, le déficit collectif moyen des dépenses des pauvres par rapport à la ligne de pauvreté pour l’ensemble de la population est estimé à 192,6 milliards de francs CFA.
L’enquête a également indiqué que 11% des ménages possédaient un réfrigérateur, au Mali en 2011. C’est le milieu urbain qui enregistre explique le plus grand nombre de détenteurs (20%) contre 8% en milieu rural.
Le pourcentage de ménages possédant un réfrigérateur a connu une augmentation significative entre 2001 et 2011, passant de 5% à 11%.
Concernant la possession de téléviseur par ménage, elle est de 37%. la proportion de ménages urbains possédant cet appareil est de 57% contre 31% pour ceux du milieu rural. On enregistre une évolution positive à ce niveau aussi, entre 2001 et 2011 (14% et 37%).
La possession du téléphone portable par ménage a enregistré une progression significative, entre 2006 et 2011, passant de 23% à 67%.
Près d’un ménage sur deux dispose d’une moto au Mali, en 2011. Les proportions de ménages possédant une moto dans les milieux urbain et rural sont de 52% et 47% respectivement. La progression entre 2001 à 2011 est passée de 17 à 48%.
L’accès à l’eau potable est passé de 69% à 81% de 2001 à 2011. Seuls 16% des ménages pauvres ont accès à l’eau potable en milieu rural contre 29% en milieu urbain.
En termes d’hygiène, l’enquête révèle une baisse significative dans l’utilisation de la nature comme moyen d’aisance en milieu rural entre 2001 et 2011. On passe ainsi de 29% 0 13%.
L’enquête montre également que le bois est la principale source d’énergie utilisée par le ménage comme moyen de cuisson.
À l’analyse, on note un progrès significatif quant à l’accès à l’électricité en réseau. En effet, au Mali, le taux d’accès est passé de 8% en 2001 à 20% en 2009 et 21% en 2011. Cette tendance se confirme également dans les deux milieux de résidence où le taux passe de 26% à 52% entre 2001 et 2011 dans l’urbain et 1% à 10% dans le rural pour la même période.
Par Sidi DAO
Source: Info-Matin