De cette enquête qui a touché 1200 adultes, il ressort que huit Maliens sur 10 expriment avoir partiellement ou beaucoup confiance envers les chefs traditionnels (83%) et les leaders religieux (78%). Avant le coup d’Etat du 18 août 2020, moins de la moitié des sondés faisaient confiance au président de la République (47%), auxpartis de la mouvance présidentielle (38%),àl’Assemblée nationale (37%), et les cours et tribunaux (36%).
« La confiance au président de la République, à l’Assemblée nationale ainsi qu’aux cours et tribunaux a fortement diminué depuis 2014 alors qu’elle était en hausse entre 2012 et 2014. La confiance envers la plupart des institutions démocratiques avec ses pouvoirs exécutifs, législatifs, judiciaires a connu des baisses importantes entre 2004 et 2020, passant respectivement pour le président de la République de 81% à 47%, l’Assemblée nationale de 70% à 37%, et les cours et tribunaux de 55% à 36%. Les Maliens n’ont pas confiance envers les partis politiques, quelque soit leur tendance (pouvoir (38%) ou opposition (36%) », révèlent les résultats de l’enquête.
Il ressort des mêmes résultats qu’en dynamique, les partis politiques, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition, perdent la confiance des citoyens dans les mêmes épisodes de 2004-2012 et de 2014-2020, jetant un discrédit sur la politique telle que pratiquée par les politiciens maliens. Par exemple, entre 2014 et 2020, la confiance pour le parti au pouvoir est passée de 59% à 38% et pour les partis de l’opposition de 43% à 36%.
Regain de confiance aux institutions étatiques !
Selon les résultats de l’enquête, le niveau de la corruption augmente au sein des leaders politiques et ceux des Institutions de l’Etat. « Les chefs traditionnels et leaders religieux sont perçus comme étant moins corrompus. Le regain de confiance aux institutions étatiques est un véritable défi au Mali qui passe par l’amélioration de la gouvernance, de la lutte contre la corruption et la délinquance financière, et une gestion rigoureuse des deniers publics », précisent les experts du Great-Mali.
Toutefois, il ressort de l’étude que près de neuf Maliens sur 10 (86%) estiment que le pays va dans la mauvaise direction. « Cette perception négative de la direction de marche du pays va de 78% à Sikasso à 92% à Tombouctou et est forte indépendamment de l’appartenance des personnes interrogées, allant de 82% pour les individus proches de la mouvance présidentielle (Ensemble pour le Mali) à 90% pour ceux dans l’opposition »,ajoutent-ils.
Aussi, ils sont quatre Maliens sur cinq (81%) à estimer que la situation économique du pays est plutôt mauvaise. Cette opinion est partagée par la grande majorité indépendamment de leur niveau d’études, genre, âge, ou milieu d’habitation. « Plus de la moitié (55%) des Maliens estiment par ailleurs que les conditions économiques actuelles du Mali sont pires ou bien pires que celles d’il y a un an. Les habitants de Bamako et de Kayes (70%) ainsi que de Koulikoro (64%) ont plus le sentiment que la situation s’empire »,peut-on lire dans le document.
Ousmane BALLO
Source : Ziré