Le jour de l’assassinat de deux journalistes français de Radio France Internationale (RFI) au Mali sera commémorative. L’Assemblée générale de l’ONU s’apprête à décréter une journée internationale contre l’impunité des crimes envers les journalistes qui aura lieu tous les ans, le 2 novembre, a annoncé mardi Laurent Fabius.
Le ministre français des Affaires étrangères a précisé, lors d’un entretien à la radio France Culture et au journal Le Monde, que le vote de l’Assemblée devait intervenir dans la journée. “Sur la base d’une proposition de la France, l’Assemblée générale des Nations unies va adopter – c’est symbolique mais c’est fort – une journée internationale pour lutter contre l’impunité des crimes contre les journalistes”, a déclaré Laurent Fabius.
“Nous avons demandé et obtenu que cette journée internationale ait lieu chaque année le 2 novembre, le jour de l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Tous les ans, désormais, il y aura cette journée, en référence à vos collègues français assassinés et à la nécessaire protection des journalistes”, a-t-il dit.
“Le statut de journaliste vous expose”
Le 2 novembre 2013, Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, journaliste et technicien aguerris à RFI, en reportage à Kidal dans le nord du Mali, ont été enlevés par des hommes armés devant le domicile d’un représentant touareg qu’ils venaient d’interviewer. Leurs corps ont été retrouvés moins de deux heures plus tard par une patrouille française, à une douzaine de km à l’est de Kidal.
L’homme soupçonné d’avoir planifié le rapt des deux journalistes, un trafiquant de drogue touareg lié à Aqmi selon la justice française, est toujours activement recherché. “Pour la défense du droit d’informer et d’être informé, il faut soutenir d’une façon extrêmement ferme le métier de journaliste et être extrêmement dur lorsque des attaques interviennent, voire même des crimes”, a affirmé Laurent Fabius.
Le ministre a décrit “un métier magnifique” mais avec “une modification dramatique du statut du reporter sur le terrain”. “Pendant des décennies, votre statut de journaliste vous a protégés, un peu comme la Croix Rouge, et aujourd’hui, ce statut vous expose“, a-t-il jugé.
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