Hé oui ! Ce n’est pas juste un titre d’article à publier sur un site, c’est aussi la réalité qui nous est imposée par la situation actuelle. Le Mali avec plus de 10 chaînes de télévision, le Mali avec sa centaine de stations radios, le Mali qui depuis l’an 2002 a fait de la lutte contre la fracture numérique un cri de guerre.
Ce Mali n’arrive plus à servir à sa population l’énergie de façon continuelle. Nous courons derrière le courant et nous restons sans défense et impuissant devant cette situation catastrophique. A force de se référer aux plannings qui ne sont jamais respectés, nous croisons les doigts tranquillement chez nous dans l’obscurité et nous ne manquons pas de sauter de joie à chaque fois qu’on aperçoit la lumière.
Nous quittons nos maisons tôt le matin dans le noir et nous rentrons le soir dans l’espoir d’apercevoir une lampe allumée dans à côté de notre domicile. Nous avons fini par ne plus y croire. Au Mali, avoir du courant, c’est maintenant une histoire de chance. Quand la chance nous sourit pour quelques heures, nous en profitons pour recharger à toute vitesse nos téléphones portables.
Nous hésitons de plus en plus avant d’allumer nos appareils électroménagers et électroniques par peur de les voir cramer.
Le pays a reculé d’une vingtaine d’années sur le plan énergétique. Le compteur a été remis à zéro et il faut tout reprendre ou tout recommencer. Comment recommencer ? Ce serait vain d’essayer d’y répondre et nous risquons de faire dans l’utopie et même dans l’imaginaire car même nos dirigeants en qui nous faisons confiance, ne font que se perdre entre discours, promesses, plan de relance et audit.
Il est bien clair que le sentiment de mécontentement ce n’est pas la traduction directe du risque objectif d’être victime de quelque chose. C’est une naïveté et une inactivité entretenues par les politiques. Car nous ne savons plus qui croire et qui écouter. En matière d’énergie, l’investissement est recommandé pour le long terme. Un plan qui consisterait à louer des centrales pour palier un récurrent problème énergétique poserait le débat sur un réel souci d’intelligence collective au niveau de la sphère dirigeante. Comment un gouvernement peut prendre de telles décisions au 3e Millénaire. Au stade où nous parlons de révolution numérique, notre cher Mali traine toujours entre bougies, lampes de recharge à piles et groupes électrogènes.
Faut bien arriver à joindre les deux bouts en tant que démuni avant de penser s’offrir le luxe d’un groupe électrogène. Et encore, faudrait quand même réussir à se faire vendre de l’essence dans les bouteilles pour alimenter les groupes.
Assi de Diapé
Source: LE POINT DU MALI