Dans un nouvel esprit de solidarité, l’organisation sous-régionale met à disposition 28 milliards de Fcfa qui serviront entre autres à renforcer les capacités d’EDM à travers l’achat de combustibles, de compteurs prépayés et de groupes électrogènes.
La société nationale d’électricité est confrontée à d’énormes difficultés. Avec la période de la grande chaleur qui s’approche la pression sera encore plus forte sur elle pour satisfaire la demande des consommateurs qui explose alors. A quelques semaines de cette période critique, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) vient de donner un coup de main précieux à la société. L’organisation sous-régionale met à disposition une subvention conséquente de 28 milliards de Fcfa. Les documents relatifs à l’accord d’assistance ont été signés vendredi par le ministre de l’Energie et de l’Hydraulique, Mamadou Frankaly Keïta et le Commissaire de la CEDEAO, chargé de la politique macroéconomique, notre compatriote Ibrahim Bocar Bâ.
La cérémonie de signature s’est déroulée dans les locaux du département ministériel en présence de Ibrahim Bocar Daga et de Dorroh Berthé, respectivement président du conseil d’administration et directeur général d’EDM. Le président de la Commission de régulation de l’électricité et de l’eau (CREE), Moctar Touré et plusieurs autres responsables en charge du secteur de l’énergie étaient présents.
Cet appui financier de l’organisation sous-régionale s’inscrit dans une nouvelle dynamique de coopération entre elle et ses Etats membres. Pour rappel, c’est en décembre dernier que la CEDEAO a décidé de venir en aide à notre pays, à la Gambie et à la Sierra Leone avec une subvention de 108 millions de dollars, soit environ 54 milliards de Fcfa. Cette aide s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’une politique d’urgence dans le domaine de l’énergie en faveur des trois pays.
Pour ce qui concerne le Mali, cette subvention de la CEDEAO servira à l’achat de combustibles pour les centrales thermiques, le renforcement du parc de production des centres isolés, mais aussi et à la révision générale des groupes en service dans les régions du nord affectés pendant l’occupation. La réhabilitation des réseaux et l’installation de compteurs à prépaiement appelé « I Sago », constituent d’autres volets dans ce programme spécial de la CEDEAO.
Le Commissaire chargé de la politique macroéconomique de la Communauté a rappelé le contexte de la nouvelle politique d’accompagnement de l’organisation sous-régionale en faveur du développement et de la promotion du secteur énergétique dans ses pays membres. Selon Ibrahim Bocar Ba, la CEDEAO accorde une importance particulière à ces programmes d’urgence qui, de son point de vue, constitue un nouvel esprit de solidarité à l’égard des populations de la sous-région. Il a souligné que la situation énergétique en Afrique de l’Ouest est très fragile avec un taux d’accès à l’électricité d’à peine 8%. Et le déficit s’accentue ces dernières années. Le faible niveau de l’offre d’énergie électrique qui reste largement inférieure à la demande, les déficiences des systèmes électriques, la flambée du coup des hydrocarbures sont autant de défis auxquels est confronté le secteur énergétique de la sous-région, a poursuivi Ibrahim Bocar Bâ.
Ce geste de la CEDEAO intervient après des initiatives similaires en Guinée Bissau et en Guinée Conakry. A la suite de ces deux programmes, des demandes de soutien de la CEDEAO pour la mise en œuvre de programmes spéciaux ont été soumis par la Gambie, le Mali et la Sierra Leone.
Ibrahim Bocar Bâ s’est dit convaincu que ces programmes contribueront à améliorer la santé financière des sociétés d’électricité bénéficiaires leur permettant ainsi d’avoir accès aux fonds des partenaires techniques et financiers conventionnels comme la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale ou encore la Banque européenne d’investissement (BEI).
Le ministre de l’Energie et de l’Hydraulique, Mamadou Frankaly Keïta, a chaleureusement remercié la Commission de la CEDEAO en indiquant que cet accompagnement constitue une bouffée d’oxygène pour le secteur énergétique dans notre pays. « Les composantes inscrites sur l’agenda du financement du programme mettent à l’évidence la pertinence de la présente intervention de la CEDEAO », a ajouté le ministre. Et de préciser que ce précieux apport permettra des amorces de solutions aux préoccupations importantes, notamment la restauration d’un service public de l’électricité normal, la gestion de la demande et les économies d’énergie.
L. DIARRA
Source: l’Essor