Au lieu d’adopter une posture pro-Nigéria, la CEDEAO aurait dû proposer une facilitation, une médiation ou un soutien sous quelque forme que ce soit et conseiller aux deux parties de rester calmes et de désamorcer la situation. Sans une sorte de dialogue et de négociation ou sans impliquer et engager la partie nigérienne, comment sommes-nous censés mettre fin à la crise ? La seule véritable solution à cette crise sera, en fin de compte, diplomatique. Et les responsables de la CEDEAO feront mieux de comprendre cela au lieu de faire des discours de bravade.
En conclusion, les actions de la CEDEAO ont encore une fois bouleversé les équilibres dans la sous-région. En bouleversant ces équilibres, la crise aura pour effet d’isoler davantage l’organisation sous régionale, elle qui accorde tant d’importance à la réintégration des pays du Sahel en son sein. Mais aussi, elle a surtout perdu sa crédibilité auprès des populations africaines.
Cheick Boucadry Traore