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En vérité : Cessez-le-feu à Dogofri : Leurre, manœuvre ou erreur ?

La sécurité, c’est le grand rêve des faibles et des opprimés- individus comme nations-, c’est aussi la liberté de penser, de parler et d’agir, de se déterminer sans pressions ni menaces, et la sécurité c’est toujours le respect et la sécurité d’autrui. Or, il ya aussi l’apparence de sécurité, et chacun des habitants de la commune rurale de Dogofri en voit peut-être les dangers. Ce n’est pas qu’un « cessez-le-feu définitif »conclu au terme d’une trêve d’un mois assortie de conditions non honorées qu’ils doivent chanter les louanges à la paix, chasser l’inquiétude des cœurs et la résolution des esprits.

Oui voilà les mots « la résolution des esprits », résolution à ne jamais consentir à l’abandon de soi –même aux fausses sécurités, résolution à ne jamais laisser consentir au désarmement moral, celui qui émousse l’esprit de résistance, qui trompe la vigilance et conduit à la servitude. Bien évidemment, face à l’inertie des forces armées,  le précédent accord confère le bénéfice bien qu’éphémère d’épargner des vies humaines de la folie meurtrière des agresseurs. Mais la nouvelle entente ne prévoit guère le retrait des combattants de la katiba du Macina et, une nouveauté, est purgée de l’ultimatum d’un mois lancé aux troupes maliennes de quitter la zone. Cette concession peut égarer les esprits par de fausses assurances. Pour qu’il ne soit pas ainsi, la résolution de chaque citoyen à défendre la liberté contre l’arbitraire, la paix contre l’obscurantisme est indispensable. Celui qui s’abandonne sera abandonné, celui qui a le courage de faire face sera respecté. La sécurité se mérite, on ne la gagne pas à la tombola.

Idéologie diabolique

 La paix passe par la liberté. Sans cette dernière, elle ne serait qu’un leurre pour les multiples, une manœuvre pour les plus habiles, une erreur pour les autres. Le cessez-le-feu même dans son  emballage « définitif » n’est pas moins une diversion lorsqu’il éclipse la liberté. Les djihadistes ne tolèrent pas la diversité des opinions, n’hésitent point à administrer des coups de cravache aux femmes qui ne portent pas le voile islamique, à raccourcir le pantalon des hommes, à prélever la zakat sur les maigres récoltes dont eux-mêmes ont incendié une partie et les champs très prometteurs entièrement calcinés. Que sais-je encore ?

On a l’impression irritante que la sublimation à sens unique aux lendemains de la conclusion de ce nouvel accord a pour fonction de seriner l’idée qu’il est possible de parvenir à une paix durable avec les fondamentalistes, pourvu qu’on fasse preuve de beaucoup de patience et de compréhension. Les tenants de cette thèse rêvent d’un retour à la période moyenâgeuse. Qu’ils se tiennent pour dit, les Maliens vont leur jeter des chaussures en plein visage. Ce peuple a versé son sang pour l’avènement de la démocratie et porte encore dans sa chair les stigmates de la répression féroce de mars 91 et, encore récemment, a chassé du pouvoir un jouisseur impénitent. On ne remplace pas « Zorroblé par Zorrofing ». Ce peuple est courageux à l’inverse de ces égarés qui affichent leur horreur de la pénibilité du travail et choisissent de se nourrir du fruit du travail des autres au nom d’une prétendue idéologie. Qu’ils demandent plutôt aux citoyens s’ils sont prêts à renoncer à la liberté chèrement acquise, s’ils veulent vivre sans musique, sans cigarette, sans alcool, s’ils sont prêts à donner carte blanche à la flagellation!

Georges François Traoré  

Source: Journal L’Informateur

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