Le président congolais déclare qu’il va demander au ministre de la Justice de libérer toutes les personnes emprisonnées pour des délits d’opinion.
Félix Tshisekedi a annoncé cette décision dans un discours de présentation du “programme d’urgence” qu’il compte dérouler durant ses “100 premiers jours” au pouvoir.
“Je vais demander au ministre de la Justice de prendre toutes les mesures nécessaires, conformément à la loi, pour la libération conditionnelle de toutes les personnes détenues pour des délits d’opinion, notamment lors des manifestations tenues avant les élections”, a-t-il précisé.
Il a promis aussi de faire en sorte que les Congolais vivant en exil pour des raisons politiques puissent regagner leur pays.
“Pour consolider les progrès démocratiques réalisés dans notre pays, j’ai fait de la réduction des tensions un objectif majeur”, a dit M. Tshisekedi.
La libération des prisonniers politiques va marquer une rupture avec la politique menée par son prédécesseur Joseph Kabila, dont le régime avait l’habitude d’interdire les manifestations de l’opposition.
De nombreux opposants congolais ont été arrêtés ou poussés à l’exil pendant les dix-huit ans de M. Kabila au pouvoir. C’est le cas de l’homme d’affaires et ancien gouverneur de la province du Katanga (sud), Moïse Katumbi, qui vit en Belgique depuis plus de deux ans.
Des dizaines de militants de l’opposition ont également été tués lors de manifestations durant la crise électorale consécutive au refus de l’ex-président de remettre le pouvoir à la fin de son dernier mandat, fin 2016.
“Nous saluons cette décision (…) en nous attendant à la libération, d’ici au 12 ou 13 mars, d’un certain nombre de prisonniers politiques pour la libération desquels nous nous sommes battus”, a réagi Georges Kampiamba, un membre de l’Association congolaise pour l’accès à la justice.
La victoire de M. Tshisekedi à l’élection présidentielle du 30 décembre marque le premier transfert du pouvoir, sur une base constitutionnelle. Depuis l’indépendance de la RDC en 1960, les dirigeants du pays ont été renversés par des coups d’État ou assassinés.
L’élection du nouveau président est contestée par Martin Fayulu, qui dénonce des fraudes électorales. M. Tshisekedi est accusé d’avoir conclu un accord de transfert du pouvoir avec l’ex-président Joseph Kabila pour être déclaré vainqueur de l’élection présidentielle par la commission électorale, ce que nient les deux parties.
BBC