La salle Bazoumana Sissoko du Palais de la Culture Amadou Hampathé Ba a abrité, le dimanche 29 avril, la cérémonie de signature du manifeste de la Coalition pour l’Alternance et le changement en 2018. C’était en présence de plusieurs personnalités politiques de l’opposition, notamment le Chef de file de l’opposition et non moins président de l’Union pour la République et la démocratie (Urd), l’Honorable Soumaïla Cissé, du président du Parena, Tiébilé Dramé, du porte-parole de la Crp, Dr Aboubacar Sidiki Fomba, le président de l’Adp-Maliba, l’Honorable Amadou Thiam, ainsi que des représentants de plusieurs mouvements et organisations de la société civile partageant la même vision, celle d’instaurer une alternance en 2018.
En prélude à la signature du manifeste, l’ancien président du Conseil national des jeunes (Cnj-Mali), Mohamed Salia Touré a livré le contenu du document. Ainsi, il a rappelé qu’en entrant en fonction le 4 septembre 2013, le président IBK s’était engagé à assurer le bonheur des Maliens, l’honneur de la patrie, l’intégrité du territoire et l’unité nationale de notre pays. Et de poursuivre qu’à quelques mois de la fin de son mandat, le bilan du président est caractérisé par entre autres une absence notoire de vision, un pilotage à vue et une improvisation dans tous les domaines de la vie nationale, des atteintes répétées à la morale publique, notamment sous la forme de surfacturations et de détournements massifs des maigres ressources de notre pays, une immixtion, sans précédent au Mali, des proches du président dans les affaires de l’État, une autisme et une insuffisance notoire de dialogue avec les partenaires sociaux et politiques ainsi que la polarisation extrême des rapports sociaux et l’exclusion de pans entiers de la société de la gestion de la cité.
Selon lui, cette gouvernance chaotique a aggravé l’état général du pays. En effet, le Mali court à nouveau un sérieux risque d’effondrement, le processus de paix est dans l’impasse, car l’Accord d’Alger n’a apporté ni paix ni réconciliation nationale.
“Depuis l’investiture du président IBK, le sang d’innocentes victimes coule chaque jour, l’insécurité s’est répandue du nord et au centre de notre pays, les forces armées et de sécurité mal préparées et mal équipées font l’objet d’attaques quasi-quotidiennes, les populations civiles vivent dans l’angoisse d’attentats meurtriers, la corruption a atteint des niveaux jamais égalés, la pauvreté s’accroît, la famine menace dans les campagnes, l’horizon est sombre pour le peuple malien et la jeunesse malienne vit dans l’angoisse sans perspectives”, a-t-il déploré.
De son point de vue, le président de la République et son gouvernement sont dépassés par l’ampleur et la gravité de la situation. Aussi, le pays a perdu la sympathie du monde et toute crédibilité internationale. “Nous, partis, mouvements politiques, associations, leaders d’opinion, personnalités de toutes obédiences, candidats déclarés ou non, citoyens de tous les horizons, proclamons que l’alternance est un impératif de survie et de sécurité nationale pour notre pays. Ainsi, nous affirmons solennellement devant le peuple malien, les peuples d’Afrique et du monde, notre engagement à conjuguer et unir nos énergies et nos moyens pour réaliser de manière légale et pacifique l’alternance politique au Mali à la faveur de l’élection présidentielle de juillet 2018. Nous restons mobilisés afin que cette élection présidentielle soit régulière, transparente, crédible et organisée dans les délais constitutionnels. Nous prenons l’engagement d’œuvrer de toutes nos forces pour mettre fin à l’immense gâchis qu’a été le quinquennat finissant. Nous disons notre détermination à élaborer un programme minimum commun de l’alternance pour mobiliser notre peuple en vue de sauver le Mali. Nous décidons de créer une grande coalition nationale pour la transparence électorale, pour l’alternance et le changement”, a-t-il conclu. Après la lecture du manifeste, plusieurs personnalités ont défilé pour apposer leur signature sur le document. Ainsi, tour à tour, les différentes signataires se sont exprimés sur la nécessité d’instaurer une alternance en 2018 afin d’amorcer le vrai changement tant souhaité par le peuple malien.
Il convient de préciser que plus d’une centaine de partis politiques, de mouvements politiques, d’organisations de la société civile et de personnalités partageant le désir d’instaurer une alternance en 2018 ont signé le manifeste de la Coalition pour l’Alternance et le Changement en 2018.
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mali