A l’occasion de la cérémonie d’ouverture d’un atelier, le lundi 17 novembre courant au Centre International de Conférence de Bamako (Cicb), sous la présidence effective du Premier ministre Moussa Mara, lequel atelier avait pour but la restitution du document sur les négociations d’Alger, le chef du gouvernement a prononcé un discours qui n’a pas du tout rencontré l’assentiment des responsables des groupes armés du nord, engagés dans le processus des négociations d’Alger.
Lors de ladite cérémonie d’ouverture, Moussa Mara a déclaré que “nous n’accepterons plus qu’une dizaine de personnes qui portent des armes prennent tout un pays en otage”. Il n’en fallait pas plus pour provoquer le courroux chez certains responsables des groupes armés et, du coup, raviver une polémique et une forte contestation de leur part.
Depuis Alger où ils sont installés, les responsables des mouvements séparatistes du nord, en l’occurrence ceux du Hcua (Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad), du Maa (Mouvement Arabe de l’Azawad) et du Mnla (Mouvement national de libération de l’Azawad) ont vivement réagi en dénoncant l’attitude belliqueuse, selon eux, du Premier ministre. Ils voient en Moussa Mara un perturbateur qui est loin de jouer un rôle d’apaisement.
Un responsable du Hcua, dans sa colère, a fustigé le comportement de Mara et a affirmé que “nous désapprouvons le comportement de Mara. Nous avons l’impression qu’il est loin de connaitre la situation. Et nous constatons qu’il n’a pas appris la leçon des évènements de mai à Kidal”. Parlant de la leçon des évènements de mai à Kidal, ce responsable du Hcua fait certainement allusion aux affrontements qui ont eu lieu à Kidal, à la suite du déplacement de Moussa Mara dans cette localité et à la suite des propos incendiaires qu’il avait tenus à l’époque. Des affrontements qui ont fait de nombreux morts et qui ont fait perdre à la Nation le contrôle de Kidal et de plusieurs autres localités.
Face aux propos tenus par le Premier ministre Mara, les groupes armés promettent non seulement d’adresser une lettre à la médiation, à Alger, pour faire part de leur mécontentement, mais aussi ménacent de suspendre leur participation aux prochaines négociations si Moussa Mara continue à tenir des propos qu’eux-mêmes qualifient “d’enfantins”.
Mamadou GABA