Une multitude d’associations s’activent pour le retour de l’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré dit ATT, réfugié à Dakar (Sénégal) depuis avril 2012. A la faveur d’une conférence de presse animée samedi dernier à la Maison de la presse, les responsables de cette initiative ont informé sur l’opinion les démarches à entreprendre pour le retour d’ATT au pays. Ce, à un moment où le processus de réconciliation est à un tournant décisif.

« Pour l’unité nationale et le retour de l’ex président Amadou Toumani Touré », pouvait-on lire sur une banderole. La rencontre qui était censée être une conférence de presse a vite pris les allures d’un meeting populaire où les bienfaits d’ATT ont été rappelés.

L’occasion a été mise à profit pour rediffuser l’interview-vérité que l’ex-président avait accordée à RFI dans laquelle, il a fait cas de la menace que causait la situation en Libye. Un pays qu’il avait qualifié de magasin d’armes le plus important au monde. Dans le même entretien, ATT expliquait « qu’il n’y a pas un arbre de drogue qui pousse dans le désert ».

Coups de gueule

Ainsi, l’un des initiateurs du retour d’ATT, Hamane Touré dit Serpent, a fait une précision de taille : « Nous remercions IBK et son gouvernement d’avoir reconnu la valeur d’ATT à Mopti. Nous sommes là en tant qu’associations, pas de l’opposition. Nous voulons juste le retour de notre frère ATT, mais nous ne pouvons pas parler de lui sans les partis PDES, le PS et autres. Nous voulons que son statut d’ancien chef d’Etat soit respecté, que les poursuites contre lui soient annulées et que sa sécurité soit garantie. Ici, personne n’est contre l’autorité en place ».

De son côté, le président du Parti socialiste, Amadou Koïta, a salué l’engagement des « patriotes sincères et convaincus dans le cadre du retour d’ATT ». « Nous sommes là pour revendiquer l’héritage d’ATT. Ils sont nombreux ceux qui n’ont pas accepté d’être avec nous ce matin. Nous sommes derrière la vérité, nous ne sommes pas là pour défier quelqu’un. Nous réaffirmons que c’est suite à la volonté des chefs d’Etat de la Cédéao qu’il a été au Sénégal. Donc, nous attendons les réactions des chefs d’Etat ouest-africains. ATT n’est pas un exilé politique, il n’est pas un réfugié », a-t-il déclaré. Avant de s’interroger : « Qui a peur qu’Amadou Toumani Touré soit à Bamako ? ». Amadou Koïta a fait remarquer que le 22 mars 2012, tous ceux qui sont dans le gouvernement actuel étaient avec ATT.

Très virulent l’ex-chargé de mission du ministère de la Défense et des Anciens combattants, Nouhoum Togo, a évoqué certains faits : « Ceux qui ont peur du retour d’ATT savent ce qu’ils ont fait », a-t-il lancé. Et à M. Togo de révéler qu’à l’arrivée d’ATT au pouvoir, « l’armée louait des véhicules pour aller en mission. Je connais l’armée, je défie quiconque de prouver le contraire ». Plus loin, Nouhoum Togo lancera une boutade, « qui a voyagé dans l’avion présidentiel au Gabon chez Bongo ? « . Et de poursuivre : « Nous refusons le chantage et les menaces. Nous on n’a peur des gens qui ont la double nationalité ».

Plus modéré, le président du Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES), Abdoulaye Amadou Diallo, dira que cette conférence est de l’amitié et du souvenir d’un compagnonnage de 2002 à 2012, elle est l’expression de reconnaissance à ATT. « Nous espérons que notre appel soit entendu pour que des dispositions soient prises pour son retour au pays », a-t-il plaidé.

A l’issue de la conférence de presse, les organisateurs ont annoncé que c’est le 26 mars prochain que se tiendra la grande mobilisation pour réclamer le retour d’Amadou Toumani Touré.

A lire la déclaration faite par les associations citoyennes.

Alpha Mahamane Cissé

source :  L’Indicateur du Renouveau