C’est le triste bilan de l’affaire d’enlèvement du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, et certains membres de sa délégation en campagne électorale à Nianfunké pour sa réélection au poste de député à l’Assemblée nationale du Mali par des hommes armés dont on ignore encore l’identité.
« L’URD a le regret d’informer l’opinion nationale et internationale que son Président, l’honorable Soumaïla Cissé, Chef de file de l’opposition malienne, et sa délégation en campagne pour les élections législatives dans la circonscription électorale de Niafunké, sont portés disparus depuis 15h30 ce mercredi 25 mars 2020 ». C’est en termes que le secrétaire de la communication de l’Union pour la République et la Démocratie, Me Demba Traoré, a informé l’opinion nationale et internationale de la disparition du chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé et sa délégation, depuis le mercredi dernier.
Hier jeudi, au siège du bureau du chef de file de l’opposition sis à Badalabougou, la cellule de crise mise en place par le parti URD pour la circonstance a organisé une conférence de presse pour donner d’ample informations par rapport à cette affaire qui défraie la chronique. Selon Me Demba Traoré, ce rapt est intervenu lorsque l’honorable Soumaïla Cissé et sa délégation de 12 personnes ont quitté le village de Saraféré vers 15h30 pour se rendre dans la commune de Koumaïra, dans le cercle de Nianfunké. Après le forfait, poursuit le conférencier, les ravisseurs qu’il décrit comme des hommes armés ont scindé la délégation en deux groupes.
Le premier, dit-il, de 5 personnes comptait trois blessées par balles, un mort qui n’était d’autre que le garde-du-corps rapproché du Chef de file de l’opposition, Mohamed Cissé et un non blessé. Parmi les blessés figurent : Amadou Yattara, intime ami de Soumaïla Cissé et un certain Vieux Banou. Les deux blessés ont été conduits au centre de santé de Nianfunké », a précisé Me Demba Traoré.
Et le conférencier de poursuivre que le second groupe de sept personnes comprenant le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé et les six autres membres de la délégation ont été enlevés par les ravisseurs pour une destination inconnue. Devant la presse, il a indiqué que les ravisseurs du président de l’opposition, en compagne au compte des législatives du dimanche prochain dans sa circonscription électorale, n’ont pas réclamé jusqu’au moment qu’il rencontrait la presse de rançons.
« Je peux vous affirmer que le chef de file de l’opposition n’est pas libre. Nous n’avons pas d’informations qui attestent qu’il a été libéré. Les ravisseurs n’ont pas réclamé de rançons. Nous pouvons soutenir que Soumaïla Cissé et les six autres personnes enlevés se portent bien », rassure Me Demba Traoré.
Soutien de la classe politique et diplomatique
La cellule de crise a reçu le soutien de l’ensemble de la classe politique et du gouvernement malien, le corps diplomatique établit à Bamako et les forces étrangères de Barkhane et de la MINUSMA. Le ministre des Affaires étrangères, son ancien directeur de campagne, Tiébilé Dramé, et le Premier ministre Dr. Boubou Cissé se sont tour à tour rendus à la cellule de crise pour apporter leur solidarité et leur soutien au parti URD.
Il faut noter que Soumaïla Cissé est candidat à sa propre succession aux législatives dans la circonscription électorale de Nianfunké, situé dans la région de Tombouctou, en proie à l’insécurité depuis 2012.
Soumaïla Cissé et sa délégation ne sont pas les premiers candidats à faire les frais de l’insécurité de Nianfunké. Dans le même cercle, le candidat du parti présidentiel RPM, M. Dofana, a été enlevé par les hommes armés pendant 24 heures avant d’être relâché quelques jours à ses militants. Soumaïla Cissé avait même rendu visite à ce dernier, son challenger, pour lui apporter toute sa consolation. Dans le cercle de Nara, un autre candidat de l’URD, une dame, a été également braquée par des bandits armés puis dépossédée de son véhicule 4X4.
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