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En Afrique de l’Ouest, des pluies record ont causé la mort de plusieurs centaines de personnes

Au Nigeria, au Niger et au Tchad, de violentes inondations ont ravagé les terres agricoles, risquant d’aggraver la crise alimentaire déjà présente.

 

Pieds nus dans l’eau, Adamu Garba tente d’évaluer ce qu’il peut sauver de sa récolte. De ses rizières, il ne reste plus grand-chose, détruites par les violentes pluies qui s’abattent depuis des mois dans le nord du Nigeria. Des milliers d’exploitations agricoles, comme celle de M. Garba, ont été ravagées cette année par les inondations monstres qui ont durement frappé l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.

En anéantissant les récoltes, ces inondations risquent d’aggraver la crise alimentaire qui touche ces régions extrêmement pauvres, déjà aux prises avec les retombées de la guerre en Ukraine qui ont fait exploser le prix des fertilisants et des produits alimentaires.

Dans le seul nord du Nigeria, les inondations – les pires en dix ans – ont tué plus de 300 personnes et entraîné le déplacement d’au moins 100 000 personnes, selon les autorités. « C’est atroce, mais il n’y a rien que nous puissions faire, nous devons juste être forts », soupire l’agriculteur nigérian depuis sa parcelle située en périphérie de la ville de Kano. En temps normal, ses rizières produisent environ 200 sacs de riz. Cette saison, « je ne suis pas sûr de pouvoir récolter un demi-sac », lâche-t-il, dépité.

« Des milliers de fermes ont été détruites », explique à l’AFP Manzo Ezekiel, le porte-parole de l’Agence nigériane de gestion des crises (Nema). Les inondations, qui ont affecté 29 des 36 Etats du pays de 215 millions d’habitants, ont été aggravées par l’ouverture d’un barrage au Cameroun et de deux au Nigeria, selon cette source.

Une grande partie du Nigeria, des terres agricoles du nord jusqu’à la capitale économique côtière Lagos, est sujette aux inondations pendant la saison des pluies, qui va de juin à août. Mais selon Nema, cette année est la pire enregistrée depuis 2012, où 363 personnes avaient péri et plus de 2,1 millions avaient été déplacées. « Ce bilan va encore s’aggraver alors que les pluies torrentielles et les inondations continuent », ajoute le porte-parole. Mi-septembre, les pluies n’avaient toujours pas cessé.

« Des pluies de plus en plus intenses »

Au Niger, pays frontalier, les pluies ont fait déborder le fleuve du même nom et les inondations ont tué 159 personnes et en ont affecté plus de 225 000, selon les chiffres officiels. Cette saison des pluies est ainsi l’une des plus dévastatrices que le pays sahélien ait jamais connu.

« Selon toutes nos études, on peut lier ces pluies-là au changement climatique », affirme le directeur général de la météorologie nationale du Niger, Katiellou Gaptia Lawan. Au fils des ans, « les pluies deviennent de plus en plus intenses et les précipitations extrêmes sont en train d’augmenter », ajoute le spécialiste. Celles-ci ont totalement détruit ou endommagé plus de 25 900 maisons, touchant aussi des fermes et des élevages.

Au Tchad voisin, l’ONU estime que plus de 622 500 personnes ont été touchées « à différents niveaux » par les inondations dans plus de la moitié du pays, dont la capitale N’Djamena. Avant cela, le pays faisait déjà face à une grave crise alimentaire et l’ONU estime que 5,5 millions de Tchadiens, soit un tiers de la population du pays enclavé, ont besoin d’une aide humanitaire urgente.

C’est également le cas dans le nord du Nigeria, où plus d’un million d’enfants sont menacés par la faim cette année, notamment à cause des conflits qui y sévissent, qui éloignent les agriculteurs de leurs terres. Les pluies ne font qu’empirer une situation déjà dramatique. Non loin de Kano, Kabiru Alassan, un agriculteur de 19 ans, tente de sauver sa récolte. Sa ferme a été détruite : les eaux ont emporté le sable des routes et recouvert ses rizières. Selon lui, les pluies n’ont jamais été aussi destructrices. « Nous prions pour ne jamais connaître un tel cauchemar à nouveau », lâche-t-il désemparé.

Source : Le Monde avec AFP

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