L’ancien secrétaire d’État à la Coopération, Jean-Marie Bockel, avait pourtant voulu prononcer l’acte de décès de la Françafrique.
Les derniers soldats français ont quitté le Niger avec un impératif de discrétion à la fin de 2023. Consigne avait été donnée de ne pas s’épancher. La page est tournée, dit-on quelques semaines plus tard, avec la certitude que les militaires au pouvoir à Niamey, privés du bouc émissaire français, se retrouveront bientôt confrontés à des dissensions internes. Par pragmatisme, les États-Unis et l’Allemagne ont choisi de maintenir des relations avec la junte. L’état-major ne s’en émeut pas, même si le choix des militaires allemands de ne pas ravitailler le camp français en poches de sang a «laissé des traces», raconte un diplomate. L’épisode était intervenu au début du blocus imposé à la base aérienne projetée à Niamey. Les Américains avaient adopté la même posture, assurant, comme les Allemands, qu’ils seraient au rendez-vous en cas de nécessité. La situation s’était ensuite assouplie.
Au niveau militaire, les relations entre la France et les pays d’Afrique sont faites de va-et-vient, rappelle…