Alors que le débat sur la gestion de la transition par un civil et sa durée enfle, le Parti socialiste pour le renouveau (PSR) estime que le plus important est de réunir les Maliens pour éviter une aventure périlleuse. « Le débat sur la personne et le timing de la transition n’est pas d’actualité. Le plus important est comment réunir les Maliens« , déclare le président du PSR, Emile Salam Sow.
A l’instar des autres formations politiques, organisations de la société civile, partenaires au développement, le Parti socialiste pour le renouveau a présenté samedi, à Baguinéda, son plan de sortie de crise.
Le PSR prend acte de la démission du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, la dissolution de l’Assemblée nationale et du gouvernement par le communiqué n°016/BPN/PSR du 20 août 2020.
Selon le PSR, cette démission ouvre la voie à d’immenses chantiers pour le Mali. Ainsi, dans leur quête de stabilité du territoire et de relance économique après la pandémie de la Covid-19, les Maliens sont désormais résignés à gagner une transition loin d’être celle de 2012 encore moins de 1991, analyse le PSR. Cette année, il s’agit d’une transition politique et démocratique dans un contexte sécuritaire particulièrement dégradé, ajoute le président du parti.
« Dans le souci d’amorcer une transition politique apaisée, le PSR propose quatre grands axes : l’avènement de la IVe République, la mise en œuvre des recommandations et résolutions du Dialogue national inclusif, la gestion rigoureuse des biens de l’Etat et la résolution de la crise multidimensionnelle… »
Pour l’atteinte de ces objectifs, selon le président du parti, les autorités actuelles devraient faire en sorte que la transition réunisse toutes les sensibilités politiques, sociales, syndicales et culturelles. « C’est un préalable pour réussir la mutation politique, sociale et culturelle, qui est un passage obligé pour le Mali après 30 ans de pratique démocratique relativement appréciée. Les coalitions politiques de l’opposition au régime d’Ibrahim Boubacar Kéita et de la majorité doivent être des leviers pour les nouvelles autorités ».
S’agissant de l’avènement de la IVe République, la Constitution du 25 février 1992 du Mali étant calquée sur celle de la Ve République de la France, elle doit nécessairement s’adapter au contexte socio-politique actuel.
« A cet effet, l’avènement de la IVe République passe nécessairement par la mise en place d’une commission nationale de réformes constitutionnelles et institutionnelles pour refonder une architecture de fonctionnement des institutions du pays. Cette commission doit être composée non seulement de juristes constitutionnalistes, d’hommes politiques, mais aussi de toutes les couches socio-professionnelles représentatives afin d’aboutir à une Loi fondamentale qui corresponde mieux à la réalité de la Nation malienne. L’élaboration d’une base de données unique du fichier électoral crédible, fiable et actualisé ; la création d’un organe indépendant d’organisation des élections ; l’organisation d’élections référendaire et générales… »
Une transition des Maliens
« Le débat sur la durée de la transition n’est pas d’actualité pour le PSR. Notre pays qui traverse cette crise depuis 2012 doit se servir de cette transition pour en faire des opportunités. L’opportunité pour réussir face aux nombreux défis qui n’ont pas été relevés depuis 1991. Les comités techniques doivent être installés et travailler sur les modalités de faisabilité des quatre grands axes que nous espérons prioritaires. L’objectif de ce travail scientifique est d’avoir un chronogramme avant de fixer le nombre de mois ou d’années à la transition. La rupture étant faite, il convient aux forces vives d’assumer sa transition. Les militaires, forces politiques et sociales sont désormais obligés à une collaboration. Cet engagement citoyen permettra de choisir une personnalité pour diriger la transition », souligne Emile Salam Sow.
Le Dialogue national inclusif, tribune indépendante d’expression du peuple malien dans sa diversité, a passé au peigne fin toutes les questions relatives à la gouvernance, assure Lassana Maïga, président de la commission d’arbitrage du parti. Et d’ajouter que la transition doit mettre en place un organe indépendant de suivi et d’évaluation de l’exécution des recommandations et résolutions du DNI.
Lire la suite sur L’Indicateur du Renouveau