Le chef d’un village du sud-ouest du Niger, où huit soldats nigériens et américains ont été tués dans une embuscade au début du mois, a été arrêté pour “complicité” avec les assaillants, a-t-on annoncé samedi de source sécuritaire.
“Le chef de Tongo Tongo a été effectivement arrêté après l’attaque du 4 octobre pour +complicité+ avec les assaillants”, a déclaré à l’AFP la source sécuritaire nigérienne. Le chef du village a “retardé de quelques minutes une réunion” entre des chefs locaux et une partie des soldats américains, “ce qui a permis l’arrivée des assaillants” et “favorisé l’embuscade”, selon la même source
“Notre chef de Tongo Tongo est arrêté. On lui demande de +dire où sont passés les assaillants”, a déclaré pour sa part Karimou Soumana, un député de la région de Tillabéri. Cet élu s’est exprimé vendredi devant le Parlement, qui a avalisé la reconduction de l’état d’urgence dans l’ouest du Niger, théâtres d’attaques meurtrières de groupes jihadistes venus du Mali.
Le guet-apens meurtrier a coûté la vie à quatre soldats américains et quatre militaires nigériens.
Niamey et Washington ont évoqué des “complicités” locales avec les “terroristes” venus à bord d’une dizaine de véhicules et d’une vingtaine de motos à Tongo Tongo, situé à une centaine de kilomètres de Niamey, selon l’armée du Niger.
“Certains des soldats qui ont assisté à la réunion avec les dirigeants locaux ont déclaré qu’ils soupçonnaient les villageois de retarder leur départ” et donc “auraient été complices de l’embuscade”, avait déclaré un responsable de la défense américaine à la chaîne américaine CNN.
“C’est une zone où ils (les jihadistes) ont été en mesure d’être plus présents que nous, inspirer la peur et certainement disposer d’éléments à même de leur donner des renseignements très précis”, a déclaré Mohamed Bazoum, le ministre nigérien de l’Intérieur à Radio France Internationale (RFI).
La région de Tillabéri est devenue très instable en raison de nombreuses attaques meurtrières attribuées à des groupes jihadistes, visant régulièrement des positions de l’armée et des camps de réfugiés.
Douze gendarmes ont été tués samedi lors d’une nouvelle attaque dans cette région frontalière du Mali
Source: africatime