La tension est encore montée d’un cran au Bangladesh, alors que les élections législatives se tiennent ce dimanche 5 janvier. 50 000 soldats ont été déployés à travers le pays à la veille d’un scrutin dont l’issue ne fait aucun doute puisqu’il est boycotté par l’opposition mais plusieurs incidents ont été signalés depuis l’ouverture des bureaux de vote ce dimanche matin. Des bureaux de vote ont été pris d’assaut et une personne a été tuée selon la police.
Les violences se sont en effet accentuées à la veille d’un scrutin décrié par l’opposition mais aussi par les organisations internationales des droits de l’homme. Un manifestant a été tué dans le sud du pays, dans des affrontements avec des partisans de la ligue Awami au pouvoir, 34 bureaux de vote ont été incendiés ou attaqués, et on déplore de nombreux blessés. Un mouvement de grève générale bloque également le pays.
Pas d’observateurs internationaux
Le BNP, Parti nationaliste du Bangladesh, est à la tête d’une coalition de 21 formations politiques qui boycottent un scrutin qualifié de « farce scandaleuse ». Les Etats-Unis, l’Union européenne et le Commonwealth ont d’ailleurs refusé d’y envoyer des observateurs.
L’opposition demandait notamment pour assurer la transparence du scrutin que le Premier ministre, Sheikh Hasina, démissionne et qu’un gouvernement technique soit mis en place. Un processus déjà testé à plusieurs reprises par le passé, mais que la ligue Awami a cette fois-ci refusé.
Les violences souvent mortelles sont quotidiennes au Bangladesh depuis plusieurs mois, et l’année 2013 a été la plus meurtrière depuis que le pays a pris son indépendance du Pakistan en 1971. On décompte entre 300 et 500 victimes. Selon les observateurs, les résultats de ce scrutin joué d’avance risquent d’envenimer encore une situation déjà très instable.
RFI