Exposée à tous genres de danger, une bonne partie de la région de Mopti est encore sous l’emprise d’une guerre dont personne ne maîtrise le lendemain. Pendant ce temps les élections législatives arrivent en ligne de mire aux mois de mars et avril. En tout cas, c’est la confirmation donnée par le gouvernement de Boubou Cissé jusqu’ici.
La question que l’on se pose est : quel est le sort qui sera réservé aux cercles de la région qui souffrent de la crise ? Koro, Bankass, Bandiagara, Douentza, ces quatre cercles sont sans doute l’épicentre du drame que le Mali continue de vivre dans la région de Mopti. Une zone déjà privée de plusieurs droits fondamentaux comme le droit à la protection, à l’éducation, à la santé où même à la libre circulation, comment pourrait-on alors organiser des élections législatives dignes de son nom ?
Faut-il s’attendre à une élection bâclée ?
En tout cas, les dernières présidentielles tenues en 2018 n’ont pas laissé un souvenir rassurant. Puisque dans la plupart des chefs-lieux, ce sont soit des simples délégués du village, ou des chasseurs organisés en brigade d’auto-défense qui ont assuré la surveillance des bureaux de vote.
Un risque de fraude élevé !
Dans ces cas pareils, personne ne peut mesurer le risque de fraude. L’on se rappelle encore, les scrutins de la dernière présidentielle dans ces zones ont suscité beaucoup de débats dans l’opinion publique. Entre-temps, la situation sécuritaire n’a fait que se dégrader avec beaucoup de pertes en vies humaines et en matériel.
Pour ces législatives prévues dans moins de deux mois, sauf miracle sinon rien ne garantit une bonne surveillance des bureaux de vote. Faut-il d’ailleurs qu’il y ait une bonne représentativité des bureaux de vote dans beaucoup de localités, car avec cette insécurité, rares sont ceux qui se déplaceront pour une élection dont les candidats procurent très peu de confiance des populations.
A bon entendeur salut !
Amadou Kodio
Source: La Lettre du Mali