Cette année, notre pays organise les élections présidentielle, législatives, régionales et communales partielles. Nombre de partenaires techniques et financiers (PTF) accompagnent ce processus à travers le Projet d’appui au cycle électoral (PACE), un instrument de consolidation des acquis et des efforts communs face aux défis d’une meilleure organisation de ces futures échéances électorales. Le PACE a tenu, hier, dans la salle de réunion du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, sa première réunion du comité de pilotage.
Tout autour du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf, qui présidait la rencontre, il y avait Mme Mbaranga Gasarabwe, coordonnatrice résidente du système des Nations unies au Mali et plusieurs ambassadeurs des pays qui soutiennent ce processus. Belle occasion pour le ministre d’entretenir les PTF sur des dispositions prises pour assurer la plus grande transparence lors de ces élections et, du coup, aplanir les inquiétudes des uns et autres concernant notamment la distribution, à temps, des nouvelles cartes d’électeur dont la première livraison est prévue pour le 5 juin et la dernière le 12 juin.
Il faut rappeler que l’appui des Nations unies au cycle électoral fait suite à une requête gouvernementale en date du 1er décembre 2016 et aux recommandations d’une mission onusienne. Cette mission avait recommandé la création d’un nouveau Projet d’appui au cycle électoral (PACE), devenu opérationnel depuis avril 2018. Le PACE se distingue de l’ancien projet d’appui au cycle électoral, le PAPEM (Projet d’appui au processus électoral du Mali), sur de nombreux points, notamment le volume du budget. Pour rappel, le PAPEM était un projet d’urgence pour sortir le Mali de la crise qui avait éclaté en 2012.
«Aujourd’hui, la situation a beaucoup évolué et la communauté internationale se réjouit quant à la ferme volonté du gouvernement de vouloir financer lui-même ses propres élections à hauteur de 45 milliards de nos francs», a déclaré Mme Mbaranga Gasarabwe. Ainsi, et conformément au souhait du gouvernement, le budget du PACE a été circonscrit aux activités de crédibilisation du processus pour un montant de 5 millions de dollars pour soutenir et appuyer les activités électorales. Ce budget n’est pas encore bouclé car il reste à combler un gap financier de 715.000 dollars.
Au nom des PTF, Mme Mbaranga Gasarabwe a fait remarquer que «les activités préparatoires de l’élection présidentielle du 29 juillet se déroulaient normalement». Cependant, elle a partagé avec le ministre deux points de plaidoyer en vue de garantir la transparence du prcessus électoral. Le premier est relatif à la distribution des nouvelles cartes d’électeur biométriques à l’ensemble des 8 millions d’électeurs maliens. Et le second concerne la poursuite et le maintien de la fréquence des rencontres du cadre de concertation avec les partis politiques, la société civile et les médias.
En réponse, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a, tout d’abord, rappelé que le gouvernement a élaboré, depuis le 15 mars 2018, un plan d’actions de mesures et activités à réaliser, assorti d’un chronogramme dans le cadre de l’élection du président de la République pour le 29 juillet.
A ce jour, dit-il, ce plan d’actions est scrupuleusement respecté et aucune tâche n’est en retard. Il a énuméré la révision exceptionnelle des listes électorales qui a permis d’insérer plus de 197.000 nouveaux électeurs dans le fichier électoral, la modification de la loi électorale pour rendre les scrutins plus transparents en minimisant les possibilités de fraude, l’audit du fichier électoral, la convocation du collège électoral et la production des cartes d’électeur biométriques dont la première livraison au Mali est prévue pour le 5 juin 2018 et la dernière le 12 juin. Ce qui laisse 45 jours pour la remise des cartes à leurs futurs détenteurs. Et ces cartes, a-t-il précisé, sont infalsifiables.
Mohamed Ag Erlaf a aussi informé les partenaires de la décision du gouvernement de tenir la présidentielle avec deux types de bulletins de vote : l’unique pour le 1er tour et le multiple pour le second. L’argument invoqué est la contrainte de temps car l’Administration a très peu de marge entre la proclamation des résultats du 1er tour par la Cour constitutionnelle et la tenue du second tour. Il a aussi souligné les dispositions prises pour sécuriser les centres de vote et le déploiement des représentants de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national.
Les deux parties ont signé l’accord de financement du PACE. Déjà, la Suède se veut concrète en mettant dans la cagnotte 960 millions de FCFA.
Issa DEMBÉLÉ
Source: Essor