Les Congolais attendaient vendredi la publication de la liste provisoire des candidats aux élections prévues le 23 décembre en République démocratique du Congo, les yeux tournés vers la commission électorale qui maintenait le suspense.
« Les travaux de délibération pour les candidatures aux législatives nationales et à l’élection présidentielle entamés le lundi 20 août 2018 se sont poursuivis normalement jusque jeudi 23 août 2018 à 23h10 », indique un bref communiqué de la commission électorale nationale indépendante (Ceni).
« Cependant, compte tenu du nombre élevé des candidatures aux législatives nationales (15.450), ces travaux vont se poursuivre jusqu’à l’épuisement des dossiers », conclut-elle, sans autre précision.
La presse kinoise battait le compte à rebours vendredi matin. « Liste provisoire des présidentiables : ça passe ou ça casse! », s’exclamait le quotidien le Potentiel, estimant que ces « délibérations à haut risque » sont également un « test de crédibilité pour la Ceni ».
La presse relaie des rumeurs sur une éventuelle invalidation de la candidature de deux ténors de l’opposition, l’ex-chef rebelle Jean-Pierre Bemba (MLC) et Félix Tshisekedi (UDPS).
« La Céni sous haute surveillance de l’UDPS et du MLC », titrait le quotidien le Phare, tandis que le tri-hebdomadaire Africa News assurait: « Félix (Tshisekedi), Bemba, Shadary… suspendus à la décision de la centrale électorale ».
Le président Joseph Kabila, qui ne pouvait pas se représenter, a désigné l’ex-ministre de l’Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary comme candidat de la coalition au pouvoir Front commun du Congo (FCC).
Depuis la désignation du « dauphin », les partisans de M. Kabila multiplient les hommages envers leur leader, avec par exemple de grandes affiches du président débout, le drapeau congolais sous la main, sous le slogan: « Respect de la Constitution. Joseph Kabila: il a dit, il a fait ».
Le deuxième et dernier mandat du président a pris fin le 20 décembre 2016. Les élections ont été reportées deux fois.
AFP