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Elections du président de la CCIM : Youssouf Bathily passe haut les mains

C’est avec 158 voix sur 267 votants que Youssouf Bathily, que nous annoncions dans notre dernière parution comme étant l’archi-favori de cette élection, remporte le scrutin du lundi 14 septembre 2015. Ses adversaires, Tahirou Sy et Ousmane Guittèye, ont eu respectivement 14 et 93 voix.

Youssouf Bathily president chambre commerce industrie ccimCe lundi matin, l’ambiance était bon enfant au Centre international de conférence ce Bamako, où se déroulait l’élection du bureau national de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (Ccim). Excepté quelques absents, tous les membres consulaires élus le 27 juillet dernier y étaient présents.

C’est vers 11 heures que les opérations commencèrent avec la vérification des mandats, ensuite les déclarations de candidatures. Annoncé comme non partant, Tahirou SY, à la surprise générale, s’est déclaré candidat. Toute chose qui a ramené le nombre des candidats à 3, au lieu des 2 déclarés avant le jour J. Ainsi, les bulletins de vote ont été choisis par tirage au sort. Chaque candidat a pris une couleur. A l’issue du vote, c’est le candidat Youssouf Bathily qui l’emporta sans grande surprise, puisse qu’il partait favori à cette élection, avec 158 voix contre 93 pour Guittèye et 14 pour Tahirou Sy. Ce résultat a sonné comme un couperet dans le camp de Guittèye qui, juste après la proclamation des résultats, a quitté la salle avec son état-major. Ce dernier a crié à la trahison des membres consulaires à qui il aurait donné 2 millions de nos francs, chacun. Pour eux, c’est le signe qu’ils n’ont pas de dignité. Cependant, ni Guittèye ni ses partisans n’ont remis en cause la régularité du scrutin. Idem pour Tahirou Sy qui a tenu à rester pour l’installation du nouveau bureau auquel les deux perdants n’ont pas souhaité participer.

La cérémonie d’installation était présidée par le ministre du Commerce et de l’Industrie, Abdel Karim Konaté dit Empé, visiblement très satisfait de l’issue heureuse de cette élection qui, faut-il le rappeler, a fait couler autant d’encre que de salive. Pour lui, ce jour est une occasion heureuse, car c’est le secteur privé malien qui a gagné en montrant à la face du monde qu’il est à la hauteur des attentes. Empé affirme qu’avant ce jour, beaucoup de choses ont été dites à propos de cette élection, mais que les opérateurs économiques maliens ont su faire taire leurs égos, démentant ainsi les sceptiques qui voyaient une nouvelle division du secteur. Il a tenu à saluer le Collège transitoire dont il s’est dit fier du travail abattu et le bilan très élogieux réalisé en 3 ans.

Pour le ministre Konaté, il n’y a ni perdant ni gagnant, c’est le secteur privé qui gagne. Ce secteur qui connait beaucoup de difficultés est, a-t-il rappelé, le moteur de l’économie nationale avec une contribution de plus de 1000 milliards dans le Budget national.

La liste du nouveau bureau de la Ccim

Le nouveau bureau de la Ccim est composé de 10 personnes. Face au désistement des deux autres candidats à participer au bureau, Youssouf Bathily, le nouveau président, a fait une proposition de bureau qui a eu l’assentiment de tous par acclamation. Ainsi, les 10 vice-présidents sont: Mamadou Tiéni Konaté, celui là même qui dirigeait le collège transitoire, Lalaïcha Ascofaré, Mandiou Simpara, Mamadou Baba Sylla, Aliou Ndiaye, Abdoul Aziz Mariko, Djibril Baba Tabouré, Ismael Diallo et Issa Yattassaye.

Chapeau à la commission d’organisation

S’il y a un facteur qui a pu rendre le ministre heureux, c’est bien sûr la qualité de l’organisation de ces  élections dont son département avait la charge. C’était un véritable challenge qui fut réussi par lui et son équipe. Pour l’organisation, rien n’a été laissé au hasard, le département ayant mis les petits plats dans les grands. D’abord au niveau de la communication, la commission d’organisation, en plus de sa disponibilité, tenait régulièrement l’ensemble des acteurs au même niveau d’information. Ensuite, le transport des délégués consulaires, la logistique, rien de tout cela n’a été négligé. Résultat : une élection libre, transparente et sans interférence aucune, le tout sous l’œil vigilant du président de l’Ordre des huissiers du Mali.

Les mises en garde du Ministre Empé

Avant de les renvoyer à leurs fonctions, le Ministre Empé a tenu publiquement à clarifier certains points avec Youssouf Bathily et son équipe. Il les a mis en demeure d’associer l’ensemble des opérateurs économiques à la gestion de la Chambre, notamment la mise en œuvre des commissions de travail. Il a demandé de confier à chacun le domaine dans lequel il peut apporter sa pierre pour la relance de l’économie. Empé a dit ne pas souhaiter voir qui que ce soit mis à l’écart dans la gestion pour le seul fait qu’il n’était pas du camp des vainqueurs. Il conclut en leur rappelant de ne jamais perdre de vue l’essentiel qui est l’union des opérateurs économiques pour un seul but et surtout que ce nouveau bureau doit se considérer comme une nouvelle transition qui doit relancer l’économie malienne tant éprouvée par une si longue crise.

La reconnaissance de la grandeur d’âme de Boubacar Tandia

« Il faut rendre à César ce qui appartient à César » a dit l’adage. C’est cette reconnaissance que le Ministre Abdel Karim Konaté que l’on connait pour son franc parler et son sens élevé de la reconnaissance,  a exprimée à l’endroit de Boubacar Tandia, tête de la liste B vaincue aux élections consulaires du 27 juillet 2015. Selon le ministre, « il faut reconnaitre le mérite et la sagesse de Boubacar Tandia, sans quoi on ne serait pas là aujourd’hui ». Cette phrase a provoqué une pluie d’acclamations très nourries, car il est évident qu’une requête de Tandia en annulation du scrutin du 27 juillet aurait provoqué une longue et couteuse procédure judiciaire qui ne profiterait à personne. Mais, le jeune Tandia, guidé par le bon sens, a souhaité s’en remettre à Dieu. Ce jour-là, il a affirmé au monde entier qu’il ne souhaiterait pas être la cause de la division du secteur privé ou être un pyromane dans son propre pays.

Ousmane Guittèye désabusé

Loin de nous l’idée de remuer le couteau dans la plaie, mais il faut  reconnaitre que le candidat Ousmane Guittèye, qui se plaisait à dire à qui veut l’entendre qu’il a injecté 400 à 500 000 dollars dans les campagnes, est tombé des nues. Cette défaite a sonné dans son camp comme l’effet d’une bombe. Après l’annonce des résultats, on dirait qu’il y a eu un deuil dans son état-major, où les uns et les autres se regardaient sans mot dire. Ils cherchaient un coupable de cette hémorragie financière et à ce qui ressemble visiblement à une tragédie pour eux. Après avoir vociféré sur les membres consulaires qu’ils ont publiquement qualifiés de traitres, ils se sont retranchés chez leur candidat pour se convaincre de ce qui leur est arrivé. Certains nous ont même confié que les choses n’allaient pas rester ainsi. Même s’ils ne nous ont pas expressément dit qu’ils allaient porter plainte contre le Cabinet du ministre qu’ils ont accusé de parti pris, leurs propos en disent long. Cependant, on est en droit de croire qu’après ce qui est arrivé en 2006, Ousmane Guittèye et les siens nous épargneront un tel scénario qui ne profiterait à personne. Ils ont beau été sonnés, on peut le croire car, lui-même nous a confié que s’il venait à perdre l’élection, il en resterait là. Pourvu qu’il se remémore cette phrase de sagesse pour le bonheur du secteur privé malien.

Tahirou Sy, le miraculé 

L’on peut croire que le candidat Tahirou Sy, est un vrai miraculé de cette élection «présidentielle». Lui qui a été élu de justesse comme membre consulaire sur la base du nom et des documents de l’entreprise d’autrui, voulait aussi être président de la Ccim. Il nourrissait cette ambition depuis fort longtemps, mais les moyens financiers lui ont fait défaut, car il n’avait de sou pour rivaliser avec les deux autres candidats qui ont sillonné pratiquement toutes les régions du Mali et ont sorti le grand jeu partout où ils passaient. Pendant ce temps, Tahirou Sy est resté dans son salon pour battre campagne. Tout le monde le donnait non partant jusqu’à ce lundi quand, contre toute attente, il annonça sa candidature. C’est dans la salle de l’élection qu’on le voyait battre campagne, sa stratégie consistait à serrer la main à tous les délégués présents. Pour cela, il a pris une bonne demi-heure à déambuler entre les allées de la salle du Cicb. Mais bon, il faut reconnaitre qu’il n’a pas été ridicule du tout, car il s’en est sorti avec quand même 14 voix. Ce qui n’était pas évident au départ. Tout de même, il a eu le mérite d’être resté pour féliciter le bureau élu, contrairement à l’autre candidat perdant. Au finish, il faut dire qu’avec un peu de sou, M. Sy aurait fait certainement des miracles. La prochaine fois serait la bonne. Qui sait maintenant qu’il sait ce qu’il vaut sans le sou ?

Harber MAIGA

Source : Le Prétoire

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