Le président de la Commission de l’Administration territoriale, de la Décentralisation, du Culte et de la Réconciliation nationale au Conseil National de la Transition, et conseiller juridique du président de la Transition, Dr Youssouf Z Coulibaly met en doute la possibilité de la tenue des élections à dates indiquées. Faut-il donc déjà s’attendre à un report de ces élections après les propos de ce proche du colonel président ?
Le délai de 18 mois prévu pour la période de la transition sera-t-il respecté ? Les élections prévues pour 2022 ne seront-elles pas reportées ? Ce sont les questions que bon nombre d’observateurs avertis se posent depuis le départ forcé de Bah N’daw et de son premier ministre. Mais la sortie récente, sur TV5 monde, du conseiller juridique du président de la Transition, non moins président de la Commission de l’Administration territoriale, de la Décentralisation, du Culte et de la Réconciliation nationale au CNT, Dr Youssouf Coulibaly, renforce la position de ceux qui doutent à la possibilité de la tenue des élections à bonnes dates. « Au terme de 18 mois, si la transition arrive à le faire, je pense que ça serait un grand défi », a-t-il laissé entendre. Mais le professeur d’université trouve que le temps est insuffisant pour mener à bien toutes les réformes politiques et institutionnelles et organiser ensuite des élections libres et transparentes. « Les neuf mois ne sont pas suffisants pour réaliser tout ce qu’on a comme travail, pour parvenir à organiser des élections stables, crédibles et transparentes qui ne feront aucune contestation », a estimé le président de la Commission de l’Administration territoriale, de la Décentralisation, du Culte et de la Réconciliation nationale de l’organe législatif malien.
Pour ce membre du Conseil National de la Transition, d’énormes retards ont été déjà accusés dans la préparation des échéances électorales. Donc faire toutes les réformes politiques et institutionnelles en 9 mois et organiser des élections libres, crédibles et transparentes telles que réclament les Maliens, est, selon lui, impossible. Invite-t-il les Maliens à accepter leur décision, si toute fois ils envisageront le report des élections ? Ce n’est pas à exclure, car les raisons évoquées pourraient convaincre bon nombre de Maliens qui tiennent beaucoup à des élections libres, crédibles, transparentes et incontestées. « Au terme des 18 mois si la transition a organisé les élections ça serait une bonne chose. A défaut, c’est au peuple Malien de dire que nous ne voulons pas aller aux élections bâclées, on veut que vous continuiez ou on veut que la transition continue avec des nouvelles têtes », a soutenu Dr Keita.
Faut-il s’attendre à report ?
Même si le colonel président, après son coup de force, a rassuré les Maliens quant à la tenue, à bonnes dates des élections, ne faut-il pas craindre une prorogation de la transition ? Cette option n’est pas à écarter, surtout avec cette sortie médiatique d’un membre du CNT, pas le moindre, le président de la Commission de l’Administration territoriale, de la Décentralisation, du Culte et de la Réconciliation nationale qui est également conseiller juridique du président de la Transition. Il ne reste que 9 petits mois pour la transition. Pourtant, aucune réforme sérieuse n’a été, jusque-là, faite. Le colonel Assimi Goïta et son futur gouvernement pourront-ils faire toutes ces réformes et organiser les élections à bonnes dates. C’est là où le problème se pose.
Un autre point qui pourrait favoriser le report des élections, c’est la nouvelle alliance entre les militaires et le M5-RFP, ce mouvement qui demande la vraie refondation du Mali même s’il faut proroger la transition.
Pourtant, la CEDEAO, l’UA et la France tiennent à la tenue des élections à bonnes dates, notamment la présidentielle en février 2022. Et ces organisations qui ont déjà sanctionné le Mali, menacent durcir leurs sanctions si le calendrier électoral n’est pas respecté.
Ce qui est sûr, le risque du report des élections est là, surtout avec la sortie d’une personnalité aussi proche du président de la transition comme Dr Youssouf Z Coulibaly. Les Maliens doivent se préparer à cela.
Ce report, s’il est fait, ses conséquences sont aussi grandes.
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays- Mali