Les membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), étaient face à la presse, le lundi 23 juillet à la Maison de la presse, pour faire part des difficultés auxquelles l’institution est confrontée. C’était sous l’égide de son président, Amadou Ba.
Le problème de budget se pose au niveau de la CENI avec acuité. Cela, à quelques jours de la tenue du premier tour de l’élection présidentielle. De l’avis d’Amadou Ba, les séances de discussion avec les services techniques du ministère des Finances n’ont pour le moment rien servi. Suite au constat d’échec de ces différentes rencontres, la CENI, selon son président, a sollicité l’arbitrage du Premier ministre, le 4 juin 2018. En vain.
D’après M. Ba, l’institution avait élaboré un budget de 14 milliards contre 5 milliards prévus par le gouvernement. A ce jour, l’Etat n’a versé que moins de la moitié de cette somme. Le budget a été fait en fonction du nombre de bureaux de vote. Lequel s’élève à 23 041 soit 7041 de plus que 2013. Ce nombre croissant de bureaux de vote a augmenté de facto le nombre de délégués. Au titre de l’article 100 de la loi électorale, la CENI a l’obligation légale de rendre compte du déroulement du vote dans chaque bureau et c’est son rapport qui fait foi en cas de litige. Selon le président de l’organe chargé de la supervision de l’élection, « l’augmentation du budget est liée à la création de nombreux démembrements, comme la création des commissions électorales régionales. »
Par ailleurs, le président de la CENI s’est exprimé sur la polémique autour du fichier électoral. Selon lui, les cartes d’électeur ont été fabriquées sur la base du fichier électoral audité par les experts de l’Organisation internationale de la francophonie et ceux de la CENI. « Aucun électeur n’est inscrit deux fois sur le fichier électoral » a assuré le président de l’institution. Pour le reste, Amadou Ba a indiqué qu’il appartient à la Délégation générale aux élections d’apporter des éclaircissements. Tiébilé Dramé, le directeur de campagne du candidat Soumaïla Cissé a déclaré devant la presse le vendredi 20 juillet l’existence d’un fichier parallèle. Malgré les assurances du Délégué général aux élections, le Général Siaka Sangaré, la coalition autour du candidat Cheick Modibo Diarra a estimé, dans un communiqué le dimanche 22 juillet, que la réponse du gouvernement n’est pas satisfaisante.
Le président Ba est aussi revenu sur les activités réalisées par la CENI. Il s’agit de l’installation de ses démembrements à l’intérieur et à l’extérieur du pays, le renforcement des capacités de ses membres, l’élaboration et l’adoption de guide pour les coordinations de région, la participation aux réunions du comité de pilotage, la supervision et le suivi de toutes les étapes relatives à l’impression des cartes biométriques en collaboration avec le ministère de l’Administration territoriale et la participation à l’audit du fichier électoral.
Abdrahamane Sissoko
Source: Le Pays