Moussa Sinko Coulibaly, le Général démissionnaire de l’armée, a lancé le samedi 20 janvier à Magnambougou, sa plateforme politique pour conquérir le pouvoir en 2018. Il promet d’être ‘’la solution’’ pour les Maliens. Mais son projet de société est encore inconnu.
En 2012 après le coup d’Etat, il avait troqué son treillis militaire contre le costume. Mais ce samedi 20 janvier, sa préférence s’est portée sur un grand boubou blanc en bazin. Le général démissionnaire Moussa Sinko Coulibaly a lancé, ce week-end, au stade municipal de Magnambougou, en Commune VI du District de Bamako, sa plateforme politique pour l’élection présidentielle de 2018. Le meeting s’est tenu sous la protection d’un impressionnant dispositif sécuritaire.
Sans discours écrit, l’ancien DG de l’Ecole de maintien de paix, Moussa Sinko a surfé avec aise sur ‘’la mauvaise gouvernance du régime’’, devant ses milliers de partisans. L’achat de l’aéronef présidentiel, des équipements militaires en 2014, l’affaire dite de l’engrais ‘’frelaté’’,
la justice, la fermeture des écoles au Centre du pays (à cause l’insécurité ndlr), l’opération de déguerpissement des kiosques des marchands de rue, la grève des médecins… Moussa Sinko Coulibaly dénonce pendant près d’une heure ‘’la mauvaise gestion’’ des affaires publiques.
« Vous ne saurez jamais à combien l’avion présidentiel a été acheté. L’armée est devenue un prétexte pour détourner le denier public », a-t-il déclaré. Accusé en son temps par l’opposition d’avoir roulé pour le président IBK en 2013, l’ancien ministre de l’Administration Territoriale se défend.
« En 2013, nous ne nous sommes pas trompés en faisant confiance au président IBK,
mais nous avons été trahis », rouspète le Général Moussa Sinko Coulibaly. Plus loin,
sur un ton menaçant, il demande au président IBK de ‘’démissionner’’ avant la fin de
son mandat ou ‘’de ne pas se présenter’’ en 2018. Car selon lui, tout le Mali votera
pour le changement : celui qu’il estime incarner.
« Nous avons souffert durant quatre ans et quelques mois. Mais la fin de cette souffrance est proche. En juillet, le camp du changement sortira victorieux de l’élection », croit savoir le Général Moussa Sinko Coulibaly. S’il n’a pas évoqué le cas de son ‘’boss’’ d’alors Amadou Aya Sanogo, chef de l’ex junte de Kati, en prison depuis 2014, Moussa Sinko Coulibaly a dénoncé la partialité de la justice.
« Au Mali, il y a une justice pour les ‘’amis, la famille’’, une justice pour les bons criminel, une justice pour les bons terroristes et une justice pour les autres » affirme-t-il.
Une fois élu à la tête du pays en 2018, le Général Coulibaly promet la prospérité et la sécurité aux Maliens.
Mais seul bémol : son projet de société est à présent méconnu par le public.
Lassina NIANGALY
Source: Tjikan- Mali