La Maison de la presse était plaine à craquer, ce lundi 23 octobre 2017. La raison, l’opposition politique devait tenir une conférence de presse pour donner sa position sur la situation nationale. Au présidium pour animer cette conférence, on notait la présence du chef de file de l’opposition républicaine et démocratique, Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), Amadou Thiam de l’ADP-Maliba, Souleymane Koné des Forces alternatives et du renouveau (FARE), Oumar Hamadoun Dicko du Parti progressiste soudanais (PSP), Djibril Tall du Parti pour le développement social (PDS) et Oumar Mariko du Parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI). Cette conférence a également été élargie à la société civile, notamment à Mohamed Youssouf Ali Bathily dit Ras Bath du Collectif pour la défense de la République (CDR).
Après les mots de bienvenue du maître de cérémonie, Nouhoum Togo, le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé a invité l’assistance à observer une minute de silence en la mémoire des victimes civiles et militaires de l’insécurité, du terrorisme. Avant d’entrer dans le vif du sujet, l’honorable Soumaïla Cissé a donné d’amples précisions sur les thématiques de la rencontre qui ont porté sur la sécurité, l’école, les élections et la corruption.
Ensuite, la déclaration liminaire de la conférence a été lue par le président du parti ADP-Maliba. Dans cette déclaration, comme on pouvait s’y attendre, les partis politiques de l’opposition ont déploré la situation sécuritaire qui prévaut dans le Nord et dans le Centre du pays avec en ligne de mire la fermeture de plus de cinq-cents (500) écoles, privant de milliers d’enfants du droit à l’éducation, la problématique du fichier électoral et de l’introduction de la biométrie dans le mécanisme électoral afin de garantir des élections libres et transparentes.
A travers des questions, les journalistes ont demandé à être édifié sur la récente visite de Soumaïla Cissé en France et particulièrement à l’Elysée, la tournée de Ras Bath, les perspectives d’une candidature unique de l’opposition pour affronter le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta, et la présence du chroniqueur Mohamed Youssouf Ali Bathily dit Ras Bath à cette conférence de l’opposition.
Dans son intervention, le président du Parti progressiste soudanais (PSP) Oumar Hamadoun Dicko a dépeint avec doigté l’état de déliquescence totale du pays avec des affrontements qui continuent sur l’axe Douenza-Gao- Hombori en s’appuyant sur les différents rapports des Nations Unies.
Parlant de l’école, l’ancien ambassadeur Souleymane Koné, membre du bureau politique des Forces alternatives et du renouveau (FARE), a déploré l’impréparation notoire de la rentrée scolaire 2016 -2017 et le processus de l’orientation scolaire effectué pour la première fois dans notre pays par un cabinet privé.
En outre, il a condamné avec énergie la politisation rampante de l’école à travers la distribution des cahiers scolaires à l’effigie du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, des députés Moussa Timbiné et Karim Keïta.
Puis, le président du Collectif pour la défense de la République (CDR) Youssouf Bathily alias Ras Bath a dans une longue diatribe exposé sur la problématique de l’introduction de la carte d’identité biométrique, gage d’élections transparente et crédibles. Selon ses dires, plus de 900 000 cartes NINA de trop existent. Il a également insisté sur la nécessité d’enrôler les nouveaux- majeurs qui ont atteint le nombre de 1 million 300 000 personnes.
Aussi, le chroniqueur a également insisté sur la nécessité de radier sur le fichier électoral les morts et les personnes condamnées pour escroquerie, abus de confiance et crimes conformément au code électoral en vigueur.
En réponse aux questions des journalistes sur son soutien à l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’ Alger et le sens de sa présence à la conférence, le Rasta a fait savoir que ce soutien appartient au passé contrairement à l’avenir qui voudrait que les patriotes soucieux du pays se donnent la main pour exiger des élections libres et transparentes afin de mettre notre pays à l’abri des crises post- électorales.
Avant de terminer, il a aussi ajouté que sa tournée s’inscrit dans une dynamique de sensibilisation citoyenne sur la portée des élections, le rôle et la place des députés dans la construction démocratique en vue des prochaines élections générales.
A son tour, le président du parti SADI Dr Oumar Mariko a remercié l’opposition pour son soutien à Radio Kayira de Koutiala suite à sa fermeture illégale. Sans ambages, il a invité les partis politiques de l’opposition à ne pas conquérir le suffrage universel par la fraude et la corruption car pour lui, un pouvoir acquis sur des bases frauduleuses ne fait que perpétuer la fraude dans le pays.
Pour cet ancien leader estudiantin, le régime d’IBK, désavoué par les populations, tente de se maintenir contre vents et marées par la fraude. Il a également précisé que le parti qu’il présidé le SADI a dénoncé l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger et ne se sent pas concerné par le débat sur la lenteur de sa mise en œuvre.
Pour terminer, l’honorable Oumar Mariko a rappelé la situation des Maliens refugiés qui vivent en Mauritanie, au Niger et au Burkina Faso depuis le début de la crise.
En outre, Amadou Thiam, en répondant à une question, a fait savoir que la constitution de ce présidium est loin d’être une reconstitution de la Plateforme Anté A Bana, qui s’organise pour mettre sur pied son nouveau directoire. Il a également insisté sur la nécessité de commettre un expert indépendant pour l’audit du fichier pour jauger sa sincérité.
Enfin, le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé a remercié la presse écrite et audio visuelle pour les questions posées qui témoignent de son souci du pays.
En réponse aux questions à lui adressées par les journalistes, le président de l’URD a donné l’assurance aux journalistes que la perspective d’une grande coalition de l’opposition en vue de faire alternance, en 2018, est une nécessité impérieuse qui sera examinée par l’opposition. Egalement, il a fait savoir que sa visite en France s’inscrit dans le cadre du partenariat qu’il a avec beaucoup de chefs d’Etat.
Il a aussi ajouté qu’il a rencontré les présidents de la République du Niger, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, et s’étonne que l’opinion n’a point développé des suspicions autour de ces visites mais plutôt à celle effectuée en France.
Rappelons que cette conférence était retransmise en direct sur certaines stations radios, notamment la Radio Futur Media, Kayira, Guintan.
Alpha Sidiki SANGARE