Les élections générales de 2018 s’approchent à grands pas et la scène politique va bientôt commencer à bouger. Les positionnements seront évalués pour mesurer les pour et contre de telle en telle alliance. Si pour les autres élections passées de 1992 à 1997, les religieux ne se sont pas manifestés ouvertement sur la scène politique, celle de 2002, a vu le Haut Conseil Islamique inviter publiquement les musulmans à voter pour le Candidat IBK qui avait non seulement accepté leurs doléances, mais se passait à leurs yeux comme étant le plus musulman des candidats. Cet appel a été lancé par l’Imam Mahamoud DICKO, sur les antennes de l’ORTM étant convaincu que son appel allait être suivi totalement. Le dit appel a provoqué l’ire des catholiques et des protestants qui ont pris le contre-pied de cette consigne de vote.

En 2013, le même scenario d’appel à voter pour le candidat IBK a été réitéré, mais cette fois, pas publiquement, mais à travers le réseau des Imams dans les mosquées. IBK ne s’en cachait pas de cela, car lui-même a fait savoir à son parti que ce sont les religieux qui l’ont élu. Par ces dits, certains politiques pensent qu’IBK a triché sur marchandise la junte du capitaine SANOGO et consorts qui ont fait jurer IBK sur le coran, en promettant de les sécuriser et de les défendre contre toute velléité de les amener à la CPI, de ne faire qu’un mandat et de soutenir le capitaine SANOGO en qualité de candidat à l’élection présidentielle de 2018.

Suite à ces accords, le Ministre de l’administration territoriale a fait confectionner 900 000 cartes supplémentaires pour les besoins de l’élection d’IBK, qui seront votées dans les camps militaires pour être élu ‘’un coup K.O’’.

Le mémorandum signé entre IBK et les religieux y compris l’Association des Jeunes Musulmans du Mali, semble ne pas porter les promesses faites jusque-là. Les musulmans semblent être découragés, sinon déçus. Parleront-ils d’une seule voie pour les élections de 2018 ? Cela n’est pas sûr. En effet, depuis la mise en place du nouveau bureau du Haut Conseil Islamique du Mali en 2014, le fossé semble être creusé entre la tendance sunnite et la tendance quadriya. Mais ce qui est sûre, c’est que toutes les deux tendances semblent être déçues de la gouvernance d’IBK pour les principales raisons suivantes à savoir que:la gestion de la crise du nord n’a pas préservé l’unité du Mali et a créé des citoyens non égaux en droit,

Son implication démasquée dans la mise en place du bureau du Haut Conseil Islamique et son soutien ouvert à l’actuel président du Haut Conseil Islamique, le fait que l’état d’urgence ait été décrété en 2015 seulement à 48 h des festivités du maouloud, avec comme objectif d’annuler toute cérémonie y relative.

Chaque tendance religieuse est à la recherche d’un candidat plus crédible cette fois-ci, qui n’empiètera pas sur le domaine religieux. En ce qui concerne la tendance sunnite, leur candidat semble être connu.Cette tendance qualifie la gouvernance actuelle de ‘’YABE’’ ou auto goal.

Depuis déjà le mois de janvier et même bien avant, cette tendance a interné un marabout pour la cause de leur futur candidat, qui a entrepris depuis sa nomination en qualité de premier ministre des séances de prières presque dans toutes les mosquées sunnites de Bamako et dans toutes les régions accessibles du Mali. Ses nombreux voyages à l’extérieur du Mali, en Afrique centrale, en Chine, aux USA, en Europe etc… se sont faits sur l’initiative des sunnites du Haut Conseil Islamique. Les regards pour ce faire sont tournés vers Moussa MARA l’ancien Premier ministre. Le marabout interné, un peul du Macina a même déjà reçu une villa et 4 millions F CFA comme avance sur contrat.

Qui veut aller loin, prépare bien sa monture. Peut-être c’est ce que les sunnites du Haut Conseil Islamique ont compris. En tout cas pour le moment, ils sont en train de partir à point. Ce marabout peul aura-t-il plus de chance que celui originaire de Djenné qu’IBK avait interné en 2002 pour les besoins de son élection et qui est mort selon certains journaux dans sa retraite, tellement la tâche était lourde à supporter pour lui.

Quant à l’autre tendance, celle de la quadriya, elle n’a pas encore réfléchi à la question de candidature. Peut-être attend-t-elle l’avis de leur Chef en la personne de Ousmane Chérif Madani HAÏDARA. Ce dernier a été entrepris le mois dernier lors de sa visite en Guinée par semble-t-il le Président Guinéen, Alpha CONDE, afin qu’il renonce à son projet d’élire en 2018, un Imam à Koulouba. A-t-il donc renoncé à son projet, à la suite de cette rencontre ou continue-t-il de chercher son candidat imam en tout cas, quelqu’un qui peut lui rendre l’honneur qu’il mérite. Nous donnons pour ce faire le temps au temps pour en savoir plus.

Badou.Com

Source: Le Carréfour