Le Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM) a organisé, dimanche, un meeting à la grande mosquée de Bamako. Objectif : prier pour le Mali et se prononcer par rapport à l’accord de Ouagadougou et l’élection présidentielle de juillet prochain.   

Mahmoud Dicko, président Haut Conseil Islamique

Cette rencontre a enregistré la présence de tous les leaders religieux du Mali et quelques candidats à l’élection présidentielle. La grande mosquée a refusé du monde. Les grands absents à cette rencontre étaient Chérif Ousmane Haidara et le Chérif  de Nioro. Celui-ci s’est fait représenté par un de ses fils.

Au cours de ce meeting, les  intervenants ont donné leur avis sur la gestion du pays des 20 dernières années. Avant de s’exprimer sur l’élection présidentielle qui se pointe à l’horizon.

Pour les différents intervenants, c’est la mauvaise foi de nos dirigeants qui a enfoncé le Mali dans la crise. Plus grave, indiquent-ils, ces dirigeants refusent de reconnaitre leur échec et continuent d’arnaquer les populations.

Selon le président de l’Union des Jeunes Musulmans du Mali (UJMA), le Mali a connu, cette année, la pire des humiliations à travers cette crise. Pour lui, une telle humiliation ne peut arriver qu’à un pays abandonné par ses dirigeants. «C’est parce que le Mali n’était pas dirigé par l’homme qu’il fallait, qu’il a connu cette crise, la plus grave de son histoire.  Le peuple malien a été trahi par ses dirigeants,  car  cette crise a permis de comprendre que le Mali  était géré dans le mensonge » a-t-il déclaré.

A en croire le président de l’UJMA, il ne sera plus question de laisser le pays dans les mains des menteurs. Les élections présidentielle et législative, a-t-il ajouté, sont la meilleure occasion pour les Maliens de sanctionner les responsables de la chute de notre pays. C’est pourquoi, il invite les Maliens, notamment la communauté musulmane, à être vigilante dans le choix du futur Président de la république et des députés.

Même son de cloche pour le président du HCIM, Mahmoud Dicko qui estime que tout le problème  de ce pays a été sa gestion. «Nos dirigeants ont  toujours géré ce pays sans le peuple. Ce qui est inadmissible» a-t-il dit. Selon lui, si les gouvernants écoutaient le peuple, ils n’allaient jamais négocier avec les bandits armés, encore moins signer l’accord dit de Ouagadougou. Au sujet de la crise sécuritaire, il indique que les Maliens commencent à découvrir le vrai visage du  MNLA. Selon lui, le MNLA  n’est  qu’un pur produit de la France qui l’en a fait un appas pour attirer les groupes terroristes au Mali afin de justifier son intervention. Tout cela,  en complicité, ajoute t-il, avec certains dirigeants maliens. Pour Mouhamoud Dicko, le Mali est victime d’un complot qui ne dit pas son nom. Mais il pense qu’il n’est pas trop tard pour  les Maliens de se libérer de ce complot. Les élections à venir, indique- t-il, est lune des meilleures occasions pour le peuple malien de refaire les choses. «Le Haut Conseil Islamique ne donnera pas de consigne de vote. Nous pensons que les musulmans du Mali sont assez mûrs et assez intelligents pour choisir un homme digne et honnête à la tête du Mali» a-t-il précisé. Avant de conclure que la communauté musulmane ne doit pas rester en marge de ces élections, si elle ne veut pas se faire diriger par n’importe quel président.

Le fils du chérif de Nioro qui était porteur d’un message de son père, n’est pas allé avec le dos de la cuillère.  Selon lui, il n’est pas question que les musulmans restent en marge de la politique après la galère et la souffrance  que le peuple malien a vécu, ces 20 dernières années, du fait de leurs dirigeants.  Il invite les musulmans à barrer la route à ceux qui ont mis le Mali dans le pétrin.

Si certains intervenants se gardaient de donner des consignes, le fils du chérif de Nioro a été formel : «je demande à tous les musulmans de ne pas voter pour  un candidat du FDR. Le FDR ne regroupe que ceux la même qui  sont à l’origine de tous les maux du Mali. C’est une mafia qui s’apprête à reprendre le contrôle du Mali». Ce propos qui n’est autre que la position du Cherif de Nioro par rapport à la prochaine élection, est plus qu’une consigne de vote.

Abou Berthé