Alors que tout semblait en bonne voie, pour la tenue des assises du 8 octobre prochain de la Fédération malienne de football (FEMAFOOT) consacrées également au renouvellement de son bureau, deux équations se posent avec acuité, à savoir celles des Ligues de Ségou et de Kayes qui risquent d’hypothéquer lesdites assises.
Selon nos sources, la partie était enfin bien emmanchée pour la tenue d’élection régulière et transparente d’un nouveau président de la Fédération malienne de football, en remplacement de Boubacar Baba DIARRA, en fin de mandat et qui n’est pas candidat à sa propre succession. Preuve de cette renaissance du sport roi, après la forte crise qui a secoué le milieu du foot, la date du 8 octobre a été fixée et acceptée de tous les acteurs pour la tenue des assises de la FEMAFOOT.
Mieux, rapporte-t-on, la Commission électorale dirigée par le doyen Dioncounda SAMABALY, depuis quelques jours, travaille d’arrache-pied pour le dépouillement des 11 dossiers de candidature afin que tout se passe dans les règles de l’art. Rien n’est donc laissé au hasard à ce niveau, nous assure-t-on.
En amont de cette dynamique, l’on rappelle que suite au Protocole d’accord, signé le 27 avril dernier, sous la médiation du ministre du Commerce, Abdel Karim KONATE (Porte-parole du Gouvernement) et de son homologue de la Jeunesse, Amadou KOITA, une solution avait été trouvée pour une sortie définitive de cette crise.
L’on apprend que le président de la Fédération malienne de Football, Boubacar Baba DIARRA, a, en ce qui le concerne, respecté tous les engagements du Protocole le concernant. Aussi, pour l’apaisement au sein de cette grande famille, a-t-il décidé de ne pas briguer un second mandat. Ce, d’autant plus qu’au sein d’une certaine opinion, les problèmes de la FEMAFOOT sont liés à sa personne.
Est-on pour autant au bout de nos peines ? Pas si sûr que cela. En effet, nous rapporte-t-on, le problème de bicéphalisme au niveau de la ligue de Ségou refait surface mettant aux prises le bureau dirigé par Cheick Oumar SOUMBOUNOU dit Barou, dont la mise en place a été supervisée par les représentants du Bureau fédéral et celui de Madou SOW, dont la mise en place, à son tour, a été présidée par le Directeur national des Sports, Ibrahim FOMBA.
Après analyse des Procès-verbaux qui ont fait ressortir des cas de fraude (imitations de signatures de personnes absentes à l’Assemblée élective), concernant Madou SOW, par la Gendarmerie, le président de la Commission de médiation, le ministre KONATE, a envisagé la reprise pure et simple du vote. Ce qui devrait éviter toute nouvelle contestation.
Cependant, relève-t-on, des décisions administratives du football qui ont tendance à légitimer ledit Madou SOW, comme l’atteste cette correspondance bien singulière du Directeur national des Sports au Directeur du Stade Amary DAOU de Ségou lui instruisant de ne mettre désormais sa structure qu’à la disposition de la seule Ligue régionale conduite par Madou SOW. La même instruction a été donnée, nous fait-on savoir, pour le Stade Abdoulaye Macoro SISSOKO de Kayes qui ne doit être mis qu’à la disposition de la ligue présidée par Cheick KANTE. Or, ce dernier qui est sous le coup d’une suspension de 3 ans infligée par sa Ligue de Kayes, le 15 octobre 2015, pour corruption, devrait être de facto disqualifié.
Les soutiens fermes apportés par l’administration du foot à certaines personnes, dénuées de légitimité, font dire à nombre d’observateurs qu’il y a un dessein de blocage du processus de renouvellement du Bureau de la FEMAFOOT, le 8 octobre prochain, et de consacrer la remise sur orbite du Comité de normalisation (CONOR). Ce qui représenterait un net recul par rapport aux immenses efforts déployés par la Médiation pour en arriver là et un véritable gâchis pour notre football qui n’a que trop souffert des querelles de personnes.
Il y a-t-il la main du ministre des Sports dernière les manœuvres en cours ? En tout cas, il est fortement soupçonné de soutenir Sahala BABY, le candidat des frondeurs dont on dit qu’il a toujours est proche et qui doit affronter un autre candidat qui aurait majoritairement le soutien des Ligues. Aussi, lui prête-t-on l’intention de vouloir bloquer le processus en cours.
En définitive, la manipulation des cas de Ségou et de Kayes ne viserait qu’à influencer les résultats du vote du président de la FEMAFOOT, à défaut de l’empêcher. Faut-il encore sacrifier l’intérêt du football sur l’autel des ambitions personnelles, après tant de soubresauts ?
Par Bertin DAKOUO
Source: info-matin