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ELECTION AU MALI : la semaine décisive

Jusqu’au week-end passé, l’enjeu principal que les observateurs et autres analystes avaient identifié en rapport avec l’élection présidentielle malienne du 29 juillet prochain, demeurait le climat sécuritaire. Les uns et les autres se demandant notamment si le scrutin se tiendrait dans certaines zones du centre et du nord du pays, en proie à des attaques régulières ces derniers temps. Désormais, à cette préoccupation viennent se greffer les interrogations ayant trait  à la transparence du scrutin, dans le contexte d’une élection qui s’annonce plutôt disputée. Un enjeu qui prend toute son importance avec les dénonciations formulées par les partisans de Soumaïla Cissé au sujet du fichier électoral et plus globalement des velléités de fraude. En raison du caractère sensible des faits en cause et des risques pouvant découler des accusations formulées, les réponses que voudront y apporter les autorités seront très déterminantes pour la réussite du rendez-vous électoral de dimanche prochain. D’où le caractère décisif de la semaine en cours.

Vivement un scrutin inclusif et transparent

Depuis que le vendredi dernier, le camp de Soumaïla Cissé s’est fendu de ces accusations au sujet d’un fichier électoral parallèle, on sent un parfum de tension dans la campagne électorale au Mali. Il faut dire que les accusations en question ne sont pas à prendre à la légère. Au cours de sa conférence de presse, Tiébilé Dramé, le directeur de campagne du candidat de l’URD avait estimé le potentiel de fraude à plus d’un million de voix. Un chiffre plutôt considérable dans une compétition avec pas moins de 24 protagonistes. Soumis à une pression intense par un des principaux challengers du candidat sortant, le premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga alterne le chaud et le froid. Tantôt, il fait parler la bonne foi en promettant un cadre de concertation devant examiner la question. Tantôt, il s’abrite derrière une certaine autorité pour mettre en garde ceux qui voudraient prendre en otage le processus électoral. Encore qu’il faudra sortir de ces postures pour aborder la question de fond. Car il est impératif de rassurer tout le monde, pour s’assurer de la participation de chacun. L’un des critères d’évaluation de l’élection étant son caractère inclusif. Vu qu’avec tout ce que le Mali connait déjà comme crise, le pays ne peut pas s’autoriser d’autres divisions au sein de sa classe politique notamment.

L’alternance maintenant, c’est possible

Cette âpre bataille par le truchement du fichier électoral est aussi révélatrice du niveau d’engagement des uns et des autres. Et c’est dire que la tension demeurera jusqu’au bout du processus. Parce qu’avec autant de candidats, la perspective d’un second tour est fortement envisageable. Or, dans un tel cas de figure, le président sortant, avec le bilan qui est le sien, pourrait bien y laisser des plumes. En effet, entre l’insécurité que connait toujours le pays et certains scandales ayant marqué son premier mandat, le candidat Ibrahim Boubacar Keïta est forcément moins persuasif que lors de son élection en 2013. Aussi, à 68 ans et porté par une alliance forte d’une trentaine de formations politiques et de plus de 200 associations, le chef de file de l’opposition parlementaire se dit certainement que c’est maintenant ou jamais. Un calcul qui ne justifierait pas pour autant que lui et les siens fassent courir au pays des risques de lendemains électoraux cauchemardesques. Bref, à chacun de jouer sa partition avec responsabilité et en ayant le Mali au-dessus de toutes les autres considérations.

Boubacar Sanso Barry  

 

Source: ledjely

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