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Élection au Conseil malien des transporteurs routiers : Le collectif des transporteurs routiers dénonce une cacophonie administrative du ministre Koumaré

Exclu du processus électoral pour le renouvellement des instances du Conseil Malien des Transporteurs routiers (Cmtr), le Collectif des transporteurs a organisé une conférence de presse pour dénoncer’’ ce qu’il appelle la cacophonie administrative’’ provoquée par le ministre de l’Equipement, des Transports et du désenclavement, Mamadou Hachim Koumaré en ce qui concerne les conditions d’éligibilité du conseil malien des chargeurs et celles des transporteurs et surtout de son refus de se conformer aux dispositions du décret no 04-359/P-RM du 08 septembre 2004 relatif au Cmtr.

Mamadou Hachim Koumaré ministre Equipement Transport DésenclavementsPis, selon le collectif, la grave et préjudiciable confusion engendrée par la faute du ministre Koumaré, a fait qu’à cette date, seules 134 personnes sont inscrites sur plus de 900 porteurs de cartes professionnelles dans le District de Bamako.

C’est la maison de la presse qui a servi de cadre, samedi dernier, pour la tenue de la conférence de presse qui était présidée par le président du Collectif des Transporteurs du Mali, Moctar Théra, non moins Pdg de Binké Transport. Il était entouré pour la circonstance par le 2ème  vice-président du bureau sortant du Cmtr, Malick B. Diallo, du Secrétaire général du Syndicat National des Transporteurs  Routiers Urbains Inter-Urbains et Internationaux (Syntrui), Adama Coulibaly,  du Pdg de Ghana transport, Ibrahima Diarra etc.

Une occasion mise à profit par les responsables du collectif des transports pour dénoncer les conditions d’organisation de l’élection consulaire du Conseil malien des transporteurs. Selon le président du Syndicat national des transporteurs routiers Urbain inter-urbains et internationaux (Syntrui), Adama Coulibaly, la section 4  du décret  N°04-359 P-RM du 08 septembre relative au régime électoral stipule clairement que sont électeurs les membres qui remplissent les conditions ci-après : être de nationalité malienne, être âgé de 21 ans au moins, être détenteur de la carte professionnelle, être à jour dans les paiements de cotisation, des impôts et taxes, ne pas être sous le coup d’une incapacité ou d’une déchéance. « L’Administration n’a  pris aucun  acte conservatoire pour pallier cette irrégularité», a-t-il regretté.

La confusion…

S’agissant de l’application et du respect des textes, le Sg du Syntrui, Adama Coulibaly, a été sans équivoque : « au lieu de s’en tenir aux textes, le ministre Mamadou Hachim Koumaré a créé la confusion dans les textes en prenant un premier arrêté, N°2014-3480 Metd-Sg  du 04 décembre, fixant la date des élections consulaires du Cmtr au samedi 4 avril 2015. Dans cet arrêté, l’insuffisance qui a été relevée est la confusion faite entre le Décret N° 99-426/P-RM du 29 décembre 1999 régissant le Conseil Malien des Chargeurs et le Décret N°04-359 P-RM du 08 septembre 2004  relatif au Cmtr ». A l’en croire, le ministre Koumaré a voulu appliquer les textes du Conseil malien des chargeurs en lieu et place de ceux du Conseil malien des Transporteurs routiers pour organiser les élections. C’est suite à des nouvelles protestations que voilà, le ministre Koumaré a pris un deuxième arrêté qui est paru avec de nouvelles irrégularités. Avant d’expliquer : « c’est devant une telle cacophonie administrative et surtout le refus du ministre de se conformer aux dispositions du décret no 04-359/P-RM, les organisations professionnelles se sont vues dans l’obligation d’attaquer les deux arrêtés devant la Cour Suprême ». Comme si cela ne suffisait pas  le ministre Koumaré, selon les explications de M. Coulibaly, a pris un troisième arrêté sous le n° 2015-0206/METD-SG du 02 mars 2015 qui stipule à son article 3 que les opérations d’enregistrement doivent commencer dans les 15 jours qui suivent la prise de l’arrêté fixant la date des élections et  s’étendront au moins 30 jours. Coulibaly de poursuivre en affirmant que l’article 18 de ce décret abroge toutes les dispositions antérieures contraires notamment à celles de l’arrêté no 2014 -3480/METD du 04 décembre 2014 comportant la même date, le même numéro et le même objet. Mal lui en a pris également, car en voulant corriger une erreur, il a laissé paraître de nouvelles irrégularités en oubliant de mentionner  comme qualité d’être électeur, la détention d’une carte professionnelle. « C’est une grave et préjudiciable confusion », a dénoncé le Sg du Syntrui, Adama Coulibaly. Avant de faire savoir que l’élection fixée au 25 avril n’est pas en conformité avec les délais  prescrits dans le Décret N°04-359 P-RM du 08 septembre.

Le collectif des transports routiers se dit surpris et étonner des agissements et du comportement du ministre Koumaré. Car, conformément au troisième arrêté, N° 2015-0206/Meted-sg du 2 mars,  les inscriptions devaient reprendre le 17 mars et s’achever le 17 mars. Mais, selon le collectif à la surprise générale quand les transporteurs se sont présentés pour s’inscrire le 18 mars, le gouverneur du District  de Bamako leur a opposé la clôture des inscriptions depuis le 16 mars en leur signifiant la correspondance n° 000345/METD-SG du 23 février 2015 portant instruction du ministre. « A cette date, seules 134 personnes sont inscrites sur plus de 900 porteurs de carte professionnelle dans le District de Bamako » a regretté le collectif.

« Tout a été fait pour nous exclure et éliminer des élections. Nous restons et demeurons des républicains. Si la grande mobilisation ne suffit pas, nous allons saisir qui de droit pour réclamer l’annulation de ces élections », a déclaré le président du collectif et non moins Pdg de Binké Transport, Moctar Théra. Avant d’ajouter : « nous ne menons pas une bataille de leadership. La bataille que nous menons se passe sur le terrain, au sein des compagnies et non dans une quelconque salle ». Nous ne savons pas, poursuit-il, à quoi joue le ministre et pour qui il fait tout ça. « Seul le ministre peut dire les raisons de cette confusion qu’il a sciemment installée », a-t-il laissé entendre. Avant de poursuivre : « le Collectif des transporteurs veut aller aux élections, exige le respect des textes règlementaires régissant le processus électoral du Cmtr, souhaite des élections inclusives, libres, crédibles et transparentes». Pour conclure, le président du collectif a demandé aux plus hautes autorités d’interpeller le ministre Koumaré pour mettre fin à cette injustice qui déshonore le Mali. Car, dit-il, les vrais problèmes du Mali, ce sont ses cadres.

Aliou Touré

source : Le Matin

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