Les Frères musulmans égyptiens ont annoncé lundi que plus de 450 de leurs membres emprisonnés avaient entamé une grève de la faim pour dénoncer leur détention, dont plusieurs proches du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l’armée début juillet.
“Plus de 450 Frères musulmans prisonniers politiques et proches de M. Morsi ont entamé une grève de la faim pour dénoncer le traitement inhumain (qu’ils subissent) en prison”, a annoncé sur son compte Twitter la confrérie, cible d’une répression implacable.
Les nouvelles autorités dirigées de facto par l’armée ont lancé dans la foulée de la destitution de M. Morsi le 3 juillet une campagne de répression qui a fait à ce jour plus d’un millier de morts et des milliers d’arrestations.
A l’instar de M. Morsi, la quasi-totalité de la direction de la confrérie fondée il y a 85 ans se trouve actuellement derrière les barreaux et fait l’objet de poursuites, en particulier pour la mort de manifestants anti-Morsi.
“De nombreux Frères musulmans prisonniers politiques ont été interdits de visites familiales, d’assistance juridique, de soins médicaux et (vivent dans) des cellules surpeuplées et insalubres”, accuse la confrérie sur son compte Twitter.
Parmi les grévistes de la faim figurent, selon la confrérie, Khairat al-Chater, un adjoint du Guide suprême de la confrérie et puissant argentier du mouvement islamiste, Essam el-Erian, un dirigeant de la confrérie, Mohamed Beltagi, un ancien parlementaire, et Essam al-Haddad, conseiller de M. Morsi sous sa présidence.
L’armée a destitué M. Morsi le 3 juillet suite à ces manifestations massives qui reprochaient au président islamiste de ne pas avoir su gérer le pays et de n’avoir servi que les intérêts de sa confrérie.
Depuis, les chefs d’accusation se multiplient contre membres et dirigeants des Frères musulmans, influent mouvement extrêmement organisé en Egypte, qui avait remporté toutes les élections organisées depuis la révolte populaire ayant chassé Hosni Moubarak du pouvoir en février 2011.