Afin que le système éducatif malien soit au rendez-vous de la mondialisation, le gouvernement a organisé du 27 au 29 novembre 2017 une table ronde sur l’éducation.
Placée sous la présidence du chef de l’Etat, IBK, trois jours durant, décideurs, acteurs et partenaires de l’école malienne se sont mobilisés à travers la présente table ronde pour donner un souffle nouveau au secteur.
A l’ouverture des travaux, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta a rappelé que depuis son indépendance, le Mali a fait de l’éducation un secteur privilégié de développement économique, social et économique. Attaché à ce principe, le Président IBK indique que pour la performance de notre système éducatif dans ce monde en pleine compétition, il convient de faire une évaluation et tracer de nouvelles perspectives. Ce, afin de faire face aux défis de l’heure. Il s’agit, entre autres, de l’adéquation de l’offre de formation aux besoins du marché du travail, de l’accroissement du flux dans les différents ordres d’enseignement, des grèves à répétition, autant des enseignants que des apprenants. Conscient que partout où l’Etat a négligé l’éducation il n’a reçu que des atteintes funestes, IBK a invité les participants à engager des réflexions susceptibles d’aboutir à des conclusions fructueuses pour une école performante.
Cette invite du chef de l’Etat, perçue comme un ordre par les participants, a été réalisée. Car, la rencontre a été sanctionnée par des recommandations pertinentes.
A l’issue des trois jours de concertations tendues, la table ronde a validé les recommandations contenues dans le rapport des experts. Elle a toutefois identifié quelques défis majeurs pour lesquels elle a proposé des recommandations fortes.
Au plan des infrastructures, il a été recommandé de construire et d’équiper à tous les niveaux d’ordre d’enseignement.
S’agissant de la gouvernance, il a été question de définir une politique flexible de redéploiement du personnel enseignant pour résoudre le problème de la mauvaise répartition du personnel enseignant. Notamment dans les zones d’insécurité et difficiles d’accès. Aussi, la rencontre a demandé d’élaborer et de mettre en œuvre un plan de réouverture des écoles dans les régions du centre et du nord du pays à travers le dialogue social et la concertation avec l’ensemble des acteurs. En outre, la mise en place des dispositifs d’alimentation scolaire adaptés aux réalités des différentes localités doit être au centre des préoccupations.
Dans le souci d’améliorer la Stratégie de scolarisation accélérée/Passerelle (SSA/P) et l’étendre aux élèves des écoles coraniques et aux auditeurs des Centre d’étude pour le développement (CED), il a été préconisé de créer des passerelles d’accès au système éducatif formel et non formel. S’y ajoute le renforcement de la mise en œuvre du Programme vigoureux d’alphabétisation et de promotion des langues nationales. Sur le plan de la qualité des enseignements et des apprentissages, les participants ont formulé, entre autres : l’assurance de la formation initiale et continue des animateurs/éducateurs du non formel et de la formation professionnelle ; l’employabilité d’un personnel compétent et bien motivé ; l’application des programmes d’enseignement et doter les écoles en matériels didactiques adéquats. Aussi, l’élaboration et l’adoption d’un texte portant code d’éthique et de déontologie de l’enseignant et du chercheur. Il ressort également la participation des institutions d’enseignement supérieur à l’amélioration de la qualité dans le système éducatif à travers la recherche action.
Face à la pertinence des recommandations, le ministre de l’Administration territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly, représentant le chef du gouvernement a souhaités que les conclusions issues de ces assises soient traduites en actes. Car elles permettront, à n’en point douter, de sortir notre école des chantiers battus. «Il ne faut surtout pas que ces recommandations s’ajoutent à celles qui n’ont pas servi à grand-chose. Le gouvernement du Mali mettra en place un conseil pour le suivi et la mise en œuvre de ces recommandations», promet-il.
Faut-il le rappeler, cette tribune a été une occasion pour le ministre Coulibaly de s’exprimer sur le rôle l’Association des élèves et étudiants du Mali (Aeem) dans le nouveau paysage scolaire. A l’en croire, le gouvernement du Mali souhaite la mise en place d’une stratégie qui consiste à dépolitiser l’environnement scolaire. Pour ce faire, a-t-il indiqué, un dialogue franc doit se tenir à ce sujet, car la mission d’un élève est d’apprendre et non d’animer l’espace politique. «Un élève doit apprendre afin de devenir un cadre performant le moment venu. Trop de précocité dans ce domaine entraine des errances que nous ne pouvons pas continuer à subir dans ce pays. Les élèves doivent apprendre et doivent devenir des personnes avisées pour ainsi devenir des dirigeants efficaces sur le plan politique, des entreprises, dans les autres organisations, en tout cas sur tous les plans », a-t-il dit.
Oumar KONATE
Source: La Preuve