Le Mali est à la veille d’un péril énergétique. Accumulation des dettes fournisseurs, contrats de location d’énergie hors prix, défaut de paiement des factures d’enlèvement d’énergie avec les pays voisins, mise à mort « quasi-programmée » des centrales propres d’DEDM sa, la gestion amateur, puérile et impétueuse du Dg Dramane Coulibaly a déjà couté au Mali de renouer avec les délestages, mis à mal l’honneur du pays et plongé EDM sa dans une crise financière à l’ampleur inédite. Récit d’un voyage dans l’enfer d’EDM sa.
L’année 2018 sera marquée par d’importants évènements, dont l’organisation de l’élection présidentielle, l’observation du mois de ramadan du 16 mai au 15 juin 2018 et la 21ème édition de la Coupe du monde de football, en Russie, du 14 juin au 16 juillet 2018. Pour une gestion à hauteur de souhait de la distribution d’électricité durant cette année, le Gouvernement a enjoint au DG d’EDM sa une feuille de route pour une stratégie de stabilisation énergétique, comportant la reconstitution du parc propre de la société EDM sa, l’achat à bas coût d’énergie avec les pays voisins et l’abandon de la location de puissance.
Le Directeur Général d’EDM sa, Dramane Coulibaly, voyait les choses autrement. Car, dans une approche de déviance à cette feuille de route, a non seulement dilapidé les maigres ressources de la société, creusé le niveau d’endettement et contribué également à la mise à mort des équipements propres de la société.
La location des groupes est un moyen de production adoptée par EDM sa en 2013 et qui consiste à faire venir des machines conteneurisées suivant un contrat de location. Elle coûte au contribuable près d’une dizaine de milliards de francs CFA et une dépense en combustible, à la charge du Mali, de près de 30 milliards de francs CFA. Si la pratique est antérieure à l’arrivée du Dg d’EDM sa, sa feuille de route lui recommande d’en sortir immédiatement. Parce que cette pratique relève de la pure infamie et procède d’un acte apatride insoutenable contre le Mali. Tenez-vous bien, en plus de coût de la location, la parcelle que le Mali met à la disposition du Ministère de l’Energie et de l’Eau pour entreposer les machines de location est incorporée dans le patrimoine de la société locatrice étrangère et facturée à EDM sa plus de 16 millions de francs par mois.
Malgré les mises en garde du Département, malgré cette situation dénoncée par les institutions internationales, notamment la Banque mondiale, qui appuie le secteur de l’énergie, le nouveau Directeur a reconduit contre toute attente, notamment celle du Gouvernement, les contrats de location, avec les sociétés AGGREKO, AKSA et SES. Le document nous apprend que le jeune DG qui était l’origine foncièrement opposé à la pratique a dû rallier la cause après qu’une villa à un niveau, avec piscine attenante lui ai été offerte clé en main par une de ces trois sociétés. Pour EDM sa par contre, c’est la descente aux enfers puisqu’elle doit aux sociétés locatrices la rondelette somme de 14 milliards de FCFA.
Revenons maintenant à la problématique de l’achat d’énergie avec les pays voisins, notamment la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la Mauritanie. Notre source nous apprend que le Ministère de l’Energie et de l’Eau a entrepris des négociations avec ces pays limitrophes pour le transfert d’énergie par des câbles haute tension entre nous et ces pays. C’est ainsi que la SENELEC (Sénégal) s’est dite disposée à fournir 20 MW, la SOMELEC (Mauritanie) 20 MW et la CI-Energie (Côte d’Ivoire), de 45MW à 80 MW. Normalement, la gestion correcte des contrats liés à ces achats doit nous permettre de passer l’année 2018 sans aucun problème de délestage et même constituera une bouffée d’oxygène pour les finances d’EDM sa. La raison est que l’énergie achetée ainsi coûte 2 fois moins chère que celle de la location et qu’elle est suffisante (85 à 115 MW) pour suppléer l’énergie louée.
La feuille de route, selon le document, recommandait au DG d’EDM sa de gérer ces contrats dans le souci du respect des relations avec ces pays, et en préservant l’honneur du Mali qui ne peut pas, ne doit pas se trouver en position de cessation de paiement vis-à-vis de pays frères, « fa-den ». Aussi, le DG Dramane Coulibaly a-t-il été autorisé à utiliser prioritairement la subvention de l’Etat du Mali, soit 51 milliards au titre de l’année 2018 au règlement des factures afférant à ces transferts.
Manifestement, le DG d’EDM sa en a fait à sa tête. A la date du 28 février, le Mali doit au titre de ce transfert d’énergie près de 9 milliards à la Côte d’Ivoire, au Sénégal et à la Mauritanie. D’ailleurs, depuis début janvier, la Mauritanie a arrêté la fourniture d’électricité, à l’insu du Département auquel le Dg d’EDM a soigneusement dissimulé l’information. Le document nous apprend que c’est au cours d’une escale à Paris que le ministre de l’Energie en a été informé, pour ensuite appeler son homologue mauritanien de l’énergie et aboutir au rétablissement de la fourniture ……. jusqu’en fin mars, conciliabule assortie du paiement intégral des arriérés.
Le moins qu’on puisse dire est que dans cette affaire le Mali a été humilié. Nous sommes une grande nation, qu’un DG d’une société ne peut se permettre de déculotter sans conséquence. C’est une forfaiture impardonnable, d’autant plus que l’Etat met la main à la poche pour payer 51 milliards, on ne comprend pas l’humiliation infligée à notre pays et le risque de nous couper l’approvisionnement d’énergie pour 09 banales milliards.
Le pire dans cette gestion, poursuit le document, c’est que par ailleurs, suivant la vertu du Dg Dramane Coulibaly, des contrats commerciaux sont distribués à tour de bars à des amis, des camarades de grin, des parents pour des centaines de millions de francs, pour livrer des poteaux en béton dont EDM n’a aucun besoin sur le moment, ou des disjoncteurs dans le seul souci d’un règlement de compte avec la société ENERGIA. Certains dépôts de poteaux échappent totalement à EDM et des dizaines de commandes de disjoncteurs, règlement à l’appui, sont dans une situation des plus incertaines quant à leur livraison.
Pendant ce temps, le jeune Dramane Coulibaly, narcissique comme la fleur et mégalomane comme Icare ailé n’arrête pas de voler autour du soleil. Flanqué d’un garde du corps au mépris de la règlementation sur la sécurité des personnalités de l’Etat, Icare vient de monter d’un ciel en s’octroyant le service de la sécurité civile devant son domicile, celui du « Directeur Général d’EDM sa, avec rang de Ministre », nous apprend notre source, qui s’est procurée une copie de la lettre de demande des éléments de sécurité. Le ridicule ne tue plus au Mali.
Correspondance particulière
Source: Le Pays-Mali