« Détrompes toi fils, les toubabou(les français) ne seront jamais nos amis, admettre le contraire équivaudrait à la plus grande folie.. . Ce sont des gens aux multiples faciès mais avec le seul et l’unique objectif de nous anéantir et disposer de nos richesses……. » Voilà plus de cent ans que l’almamy Samory Touré alors empereur du Wassoulou lançait cette mise en garde à l’un de ses fils quand ce dernier le pensait trop dur voire négatif envers les français.
Plus d’un siècle après cet avertissement ne s’adresse-t-il pas au peuple malien ? Quelle interprétation faite nous aujourd’hui de la présence française au nord du Mali ? Ni plus ni moins que de pousser un peuple et ses dirigeants à la faute et de disposer de leurs richesses. L’opération Serval a libéré le Mali a-t-on applaudi et M. Hollande a choisi le monument de l’indépendance à Bamako pour nous le dire. Quel symbolique. Mais pourquoi la France se précipite-t-elle de venir jouer au pompier si elle n’était pas pyromane au départ ? Avec le recule la France se dévoile et veut contraindre le Mali à accepter l’inacceptable c’est-à-dire l’indépendance surveillée.
Pour atteindre cet objectif afin de justifier sa présence elle joue sur les leviers traditionnels de la division que sont entre autres le régionalisme, l’ethnocentrisme, les minorités, les antagonismes religieux etc. Conséquence la presque totalité des ex colonies attendent l’explosion des bombes enfuies minutieusement dans leur corps.
En guinée elle a réussi à opposer les peulhs aux mandingues. En Côte d’Ivoire, le nord allogène et musulman et le sud autochtone et chrétien se regardent en chien de faïence. En Centre-Afrique, le fossé s’élargit de jour en jour entre le nord musulman et le sud dit chrétien.
Au Mali on pensait être définitivement à l’abri avec la forte intégration des populations assortie d’une culture du vivre ensemble., Cependant, on s’évertue à opposer un nord blanc à un sud noir et cela, depuis les premières années de l’indépendance. L’argumentaire usuel reste la « protection de la minorité Touaregs ».Des poutres, il y a aura toujours sur lesquels pourront s’appuyer les thuriféraires de la division au regard de certains mauvais choix de développement dictés dans bien des cas par l’héritage colonial et surtout de l’aridité de la partie Est et nord – est du pays. Dans la littérature nauséabonde qu’ils déversent, seuls les Touaregs sont perçus en victimes parmi les autres composantes de la population de régions concernées. Eux seuls ont droit à « leur spécificité culturelle »
Malgré tout, l’écrasante majorité touareg est restée indifférente à ces sirènes. Et c’est pourquoi on veut privilégier une minorité de malfrat qu’on veut assimiler à l’ensemble des populations Touareg Le MNLA, c’est de cela qu’il est question est un pur produit des laboratoires de l’hexagone et n’a pas d’encrage sociologique à hauteur de souhait. Toutefois il sert d’appât pour atteindre de l’objectif français de disposer des ressources stratégiques du Mali. En empêchant au Mali d’exercer sa pleine souveraineté sur la région de Kidal, considéré comme fief du MNLA, la France veut pousser le Mali à la faute : la stigmatisation. Le MNLA n’est pas et ne sera jamais « représentant légitime » des Touaregs du Mali. Il n’est que l’outil d’un système dont la finalité est de maintenir le Mali sous indépendance surveillée. La mission civilisatrice d’hier se mue de nos jours mission de protections des minorités avec les mêmes objectifs. Plusieurs faciès du même homme. Toubabou reste et restera toubabou
La Rédaction