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Éditorial : Non, c’est faux, je ne suis contre ni la transition, ni le président Goïta, ni le Mali !

Notre éditorial du lundi, 24 juin, a suscité de nombreuses et d’importantes réactions. Nos compatriotes de l’intérieur et de la diaspora, et aussi des citoyens de l’AES et d’Afrique, ont estimé dans leur écrasante majorité que le sujet évoqué méritait de l’être en ces moments et ont espéré qu’il soit compris dans le sens d’un appel sincère à s’unir face aux nombreuses et multiformes adversités.

Beaucoup, en effet, vivent mal maintenant la situation triste, délétère même, de voir des officiels de la République se tirer dans les jambes à un certain niveau du sommet de l’Etat. Malheureusement et aussi paradoxal que cela puisse être, d’autres personnages ont choisi de m’adresser des propos peu amènes, allant de l’invective à des menaces, m’accusant de jouer contre la Transition, de m’opposer à la candidature du Président Goïta, voire de trahir le Mali. Je n’ai jamais été désappointé par des propos aussi malveillants. Mais c’est ainsi, les réseaux sociaux ont leur côté sombre et malhonnête. Je voudrais dire à certains que je ne me soucie point des menaces de tortures ou de mort. Après tout, je ne suis qu’un humain appelé à gouter à la mort. Le dimanche passé, 23 juin, j’ai fêté mes 62 ans. Le Président Modibo Keïta est mort à 62 ans, quasiment en prison, après neuf ans de captivité donc. Peu de gens se souviennent aujourd’hui du sémillant Colonel mauritanien, Ould Bousseif, qui, au début des années 1980, a mis tant d’entrain et donné tant de coups pour obtenir le poste de Premier ministre et qui, à peine quatre mois après être parvenu à ses fins, parti au Sénégal pour une mission, s’est retrouvé au fond de la mort avec son avion. Peut-être qu’un jour on retrouvera son corps comme celui du Pharaon, cruel tortionnaire du temps du Prophète Moïse, qui a péri noyé et dont le corps a été retrouvé plus de 3000 après afin que les générations présentes et à venir le contemplent et apprennent qu’après tout il n’était qu’un homme ordinaire. Seul Dieu sait ce qui adviendra à chacun, comment chacun mourra et en quel lieu.

Ceci précisé, que l’on me permette de dire haut et fort que je ne suis pas contre la Transition ; qu’au contraire, comme beaucoup, j’ai contribué à son avènement avec l’arme qui est la mienne. Il n’y a qu’à analyser les éditoriaux que j’ai écrits entre mars 2020 et mars 2024, publiés récemment en deux volumes,  pour se convaincre du bien-fondé de ce que j’affirme ; il n’y a que défense de la patrie et de son Armée. Et nul ne peut apporter la moindre preuve que, depuis plus de trente ans, j’’ai une fois desservi le Mali ou calomnié quelqu’un. Non, c’est faux, je ne suis pas contre la Transition. C’est encore absolument faux que je suis dressé (mais par qui ?) contre le Président Goïta ! Je suis plutôt de ceux qui croient dur comme fer qu’il est, pas comme les prophètes certes, mais en tout cas un envoyé du ciel. Son cas est celui d’un destin exceptionnel (j’y reviendrai), celui d’être le Sauveur et le Rédempteur d’une nation longtemps victime de brimades et de prédations de toutes sortes, méprisée, bafouillée et violentée à travers les siècles et sans cesse dépouillée de ses potentialités humaines et autres, malheureusement le plus souvent par la faute de ses propres fils ; et que dans cette mission, il jouit de la bénédiction spéciale que seul Allah, l’Omniscient, accorde à un homme d’entre les hommes, en investissant d’une mission historique, laquelle,  par effet de domino, au-delà du pays dont il est citoyen, déroule son tapis compresseur vers d’autres peuples opprimés et exploités de la terre. Cette bénédiction, il faut la protéger. Non, c’est faux, je ne suis pas non plus contre le Mali, pas contre les institutions de mon pays. Et nul ne me surprendrait jamais en train d’attenter au crédit de l’Etat, ine châ Allah !

La réalité est tout simplement que j’abhorre la persécution, l’ingratitude, la méchanceté, la félonie. Dénoncer les assauts et les embuscades qui ciblent régulièrement le Premier ministre, Dr. Choguel K. Maïga, ne peut relever de la traîtrise contre le Mali. Ce qui lui est fait est désormais la chose la plus mal vécue par nos concitoyens et par nos voisins. Qu’a-t-il jamais fait pour nuire à son pays ? Quel acte déloyal a-t-il une fois posé contre l’autorité du chef de l’Etat ? M5-RFP Mali Kura, M5-RFP Rectifié ou M5-RFP de je ne sais quelle étiquette, qui parmi ces mousquetaires peut lever la main et jurer qu’il n’est ni corrompu, ni repris de justice dans le cadre de la lutte contre la corruption déclenchée par le Président Alpha Oumar Konaré  ou dans d’autres affaires ? Un plein feu sur fait par mes soins sur chacun, c’est promis, en comparant leurs parcours sinueux à celui de Choguel. Mais à ces faux amis et autres faux aînés qui sont pressés que Me Mountaga Tall devienne vite le Premier ministre et qui m’accusent de briser l’homme, je dis : ‘’Soyons sérieux’’. N’est-il pas l’archétype de l’ambition contrariée ? De deuxième ou troisième force politique en 1992, son parti, le CNID-FYT, trône aujourd’hui en queue de peloton, après avoir perdu la quasi-totalité de ses cadres de valeur. Parlerons-nous des raisons ? Quelles sont les convoitises des ténors du M5-RFP Rectifié sur les postes vacants du CNT ? Encore et encore… Les semaines prochaines seront riches.

 

Amadou N’Fa Diallo

Le National

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