A l’insu des Maliens et contre toute entente, l’Institut national des arts (INA) a été bradé entre 2019 et 2020. C’est l’information amère que la ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme Kadiatou Konaré a fournie en répondant à la question posée par Magma Gabriel Konaté. C’était au Cicb érigé en siège pour le Conseil national de transition (CNT).
Cet état de fait constitue une nouvelle déception qui fait tomber tout bon citoyen Malien en syncope. Tous les acteurs culturels et organisateurs de festivals maliens conviennent que la culture reste le seul recours pour extraire le Mali de l’ornière où il se trouve plongé depuis les événements malheureux de 2012.
Ceux-ci n’ont qu’à se désillusionner car L’INA, la pépinière de la culture malienne vient d’être bradée au vu et au su de tout le monde. Que restera-a-t-il pour le Mali comme école de formation des acteurs culturels ? Il est dit que la culture, c’est ce qui reste quand on a tout perdu. Le Mali qui s’inscrit par le bradage de l’INA dans la voie de perdre la sienne s’appuiera sur quoi comme moyen d’expression ?
Le paradoxe réside dans le fait que le président IBK a été désigné champion de l’Union Africaine pour les arts la culture et le patrimoine en février 2019 par ses pairs. Si vraiment l’Institut national des arts a été vendu, cela se serait réalisé à l’insu du champion de la culture. Qui a donc vendu cette école ? Pour quel intérêt ? Et qui est l’acheteur ? Ce sont là les questions qui taraudent les esprits.
Grâce à l’INA, beaucoup d’acteurs culturels de renommée internationale ont reçu une formation solide. Des danseurs, chanteurs, sculpteurs, instrumentalistes, comédiens y ont fait leurs premiers pas. Qui n’a pas savouré les pièces de théâtre dans lesquelles ont joué Magma Grabriel Konaté, Diarah Sanogo, feu Michel Sangaré, Amahiguéré DoloHabib Dembélé etc ? Les chanteurs comme Fantani Touré, Nanou Coul, Djeneba Seck, Habib Koité, Baba Salah, Idrissa Soumaoro, tous anciens élèves de l’INA, ont donné à la musique malienne un cachet particulier.
S’il s’agit d’un déménagement dans un autre local, on a donc mis la charrue devant les bœufs. Les Maliens devraient le savoir bien avant 2019.
Bazoumana KANE
Source: L’Alerte