Malgré leur élimination en huitièmes de finales, les Aigles ont séduit et marqué les esprits lors de la dernière CAN, en égypte. Les Diadié Samassékou, Amadou Haïdara, Moussa Djénépo, Abdoulaye Diaby pour ne citer que ces quelques noms ont été, sans conteste la grande révélation de la compétition et la qualité de leur football a été unanimement saluée par tous les observateurs présents au pays des Pharaons. Sur ce qu’elle a montré, la sélection malienne méritait donc mieux, mais le football n’est pas une science et ce n’est pas toujours le meilleur qui gagne. Après l’élimination des Aigles par les éléphants, un journaliste ivoirien n’a-t-il avoué : «La Côte d’Ivoire a gagné, mais c’est le Mali qui méritait la victoire». Aussi, si l’élimination prématurée de la sélection malienne a provoqué une grande déception, la grande majorité de nos compatriotes ont tenu à marquer leur admiration pour les protégés du technicien Mohamed Magassouba et affiché leur optimisme, quant à l’avenir du groupe. C’est d’ailleurs la qualité du football produit par l’équipe à la CAN et les éloges venus de la planète foot du continent et d’autres horizons qui ont convaincu le nouveau comité exécutif de la Fédération malienne de football (Femafoot) à signer un nouveau bail avec le technicien Mohamed Magassouba. Tout ce rappel pour dire que les Aigles jouissent aujourd’hui d’une bonne réputation à l’échelle continentale et internationale et sont, forcément attendus pour les éliminatoires de la CAN, Cameroun 2021 et de la Coupe du monde 2022 au Qatar.
Le choc avec la Guinée vient donc à point nommé et constitue un test grandeur nature pour le capitaine Abdoulaye Diaby et ses coéquipiers. Primo : le Syli national dispose d’un bon groupe, peut être l’un des meilleurs effectifs de l’histoire de cette sélection, secundo, les Guinéens sont en confiance malgré leur manque de régularité dans les compétitions internationales. Et tertio, les confrontations entre nos deux pays se disputent toujours sur fond de rivalité. Le fait que le Mali et la Guinée soient culturellement très proches l’un de l’autre explique peut être cela. A n’en pas douter, la rencontre d’aujourd’hui ne fera pas exception à cette règle et comme lors de leur dernière confrontation qui s’était soldée par le nul 1-1 (phase finale de la CAN), il faudra encore s’attendre à une belle empoignade entre les deux protagonistes. Cela est d’autant plus plausible que des deux côtés, il y a des rescapés de la CAN 2015 et que Maliens et Guinéens sont considérés comme les deux favoris de la poule, devant le Tchad et la Namibie.
Cette première journée des éliminatoires sera donc un duel de suprématie entre les Aigles et le Syli qui auront à cœur, chacun, de marquer son territoire, d’entrée de jeu. La Guinée sera emmenée par sa star Naby Keïta qu’on ne présente plus, alors que le Mali misera sur sa vague jeune composée des Amadou Haïdara, Sékou Koïta, Diadié Samassékou, Youssouf Koné. Ces joueurs ont en commun d’avoir évolué dans toutes les sélections de catégorie d’âge et participé à au moins une Coupe du monde et portent, aujourd’hui, les espoirs du football malien. Cette génération dorée sait qu’elle a une image à défendre dans ces éliminatoires de Cameroun 2021 et, surtout, qu’elle peut écrire sa propre histoire, en devenant les premiers footballeurs maliens à se qualifier à la phase finale de la Coupe du monde. à en croire le milieu de terrain, Diadié Samassékou, le groupe a de grandes ambitions qui vont au-delà de la qualification à la prochaine CAN. «C’est une nouvelle aventure qui commence, le match contre la Guinée est important, mais c’est surtout la qualification à la phase finale et au Mondial qui est importante», a ainsi martelé le milieu de terrain des Aigles, mardi lors de la rencontre entre les joueurs et la presse.
Question : les protégés de Mohamed Magassouba confirmeront-ils leur belle prestation de la CAN, ce soir face à la Guinée ? Sans chauvinisme et tout en sachant qu’un match de football se joue souvent sur de petits détails, on peut répondre par l’affirmative. En tout cas, les joueurs eux-mêmes sont confiants, à l’image du capitaine Abdoulaye Diaby qui promet la victoire aux supporters (voir l’interview réalisée par S. S. KAMISSOKO). L’attaquant des Aigles sait de quoi il parle, lui qui a participé au dernier Mali-Guinée et qui joue en sélection depuis plus d’une demi-dizaine d’années. Pour les statistiques, le Mali et la Guinée se sont affrontés 56 fois depuis 1961, date de la première confrontation entre nos deux pays. Pour le moment, le Syli mène d’une courte tête, avec 17 victoires à 16 pour 23 matches nuls. Le 57è derby offre donc l’occasion aux Aigles de remettre les pendules à l’heure, c’est-à-dire, égaliser à 17 partout.
Souleymane B. TOUNKARA
Source: L’Essor-Mali