L’un des plus jeunes présidents de la CEDEAO, Bassirou FAYE, à 44 ans, après son élection à la tête de son pays, le Sénégal, tente la médiation considérée comme celle de la dernière chance pour éviter la désintégration de l’organisation ouest africaine. Objectif : ramener le Mali, le Niger et le Burkina Faso à reconsidérer leur décision conjointe de quitter la CEDEAO. Ces Etats instituant le samedi 6 juillet la confédération réaffirment que ce retrait est irréversible. Alors quel chance pour la médiation qui sera engagée avec les trois chefs d’Etat ?
La moindre lueur d’espoir est saisie par la CEDEAO dans le but de faire revenir le Mali, le Niger et le Burkina Faso dans la famille de l’organisation sous régionale avant la date fatidique de janvier 2025, comme l’a déclaré le président de la commission de la CEDEAO, le lundi 1er juillet 2024 à la faveur de la 1ère session ordinaire du Parlement de l’espace.
« Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher la désintégration de notre région », a déclaré M. TOURAY.
En maintenant sa position au dialogue, le sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO du 7 juillet a mis en mission, le président sénégalais pour mener les discussions avec les pays qui ont décidé de s’affirmer en dehors de l’espace en création leur propre organisation. Mais aussi s’affranchir du néo-colonialisme de certaines puissances qui édictent des conduites à la CEDEAO. Des ordres des maîtres sont appliqués à la lettre même au détriment des peuples de l’espace.
En tentant cette mission, à la limite impossible, Bassirou FAYE doit conduire la médiation en collaboration avec le président Faure Essozimna GNASSINGBE, l’un des soutiens de ces Etats en transition politique. Le Général Umaro Sissoco Embaló, Président de la République de Guinée Bissau s’est proposé pour mener des discussions, en particulier avec le Burkina Faso.
Une mission exaltante pour le tout nouveau président du Sénégal ; mais pas pour plusieurs de ses concitoyens qui soutiennent la position de l’Alliance des Etats du Sahel de ne militer au sein d’une organisation au service « des puissances étrangères ».
S’il reconnaît la faute de la CEDEAO d’avoir pris des mesures extrêmes contre des peuples qu’ils sont censés protégés, cependant le président FAYE estime qu’il est important de garder intact l’organisation avant de la léguer. C’est pourquoi, explique-t-il, avoir accepté de répondre à la sollicitation des chefs d’Etat de la CEDEAO, parce que leur « responsabilité, c’est de travailler à rapprocher les positions, à les réconcilier, à faire en sorte qu’il puisse y avoir une plage de dialogue entre l’organisation et les parties prenantes, notamment l’Alliance des États du Sahel (AES) ».
Sauf que cette initiative n’est-elle pas un projet mort-né ? N’est-elle pas en retard dans cette médiation ? Bassirou FAYE va-t-il engager un dialogue de sourds avec les présidents de l’AES ?
En effet, malgré les multiples personnalités et des dirigeants du monde, les pays de la confédération de l’AES se braquent sur leur position commune. Pas question d’un retour en arrière.
Plusieurs fois, les présidents GOÏTA, TIANI et TRAORE ne prononçant sur cette situation ont été un peu plus clairs. Pour la CEDEAO, c’est fini. L’organisation qu’il accuse d’avoir violé ses principes fondateurs dans le seul et unique but de faire plaisir à des puissances étrangères et leurs valets locaux ne mérite plus d’user une partie de leur souveraineté pour trahison. Et comme pour fermer définitivement le sujet, l’Alliance des Etats du Sahel qui avait été qualifiée d’organisation « fantoche » par le président Nigérian, a affiché sa position irrévocable.
« Les Chefs d’Etat, se sont félicités de leur retrait irrévocable et sans délai de la CEDEAO. Ils ont également réaffirmé la pleine souveraineté de chacun des pays membres de l’AES dans les choix stratégiques concourant au bien-être de leurs populations », a décidé le collège de l’AES, lors du 1er sommet de l’organisation tenu à Niamey le samedi 6 juillet.
Après toutes ces déclarations, sauf par miracle, le seuil de non-retour a été atteint. Pour l’instant, tout revirement position serait préjudiciable pour le code populaire, mais aussi affecterait leur crédibilité auprès de certains partenaires.
PAR SIKOU BAH