Les temps sont difficiles, très difficiles si je peux m’exprimer ainsi, car je fais face impuissamment à une situation qui me ronge le cœur. Il s’agit de la situation de deux camarades, deux patriotes convaincus qui ont tout donné pour le Mali.
Le premier, qui est d’ailleurs le plus âgé et celui qui est considéré comme le coach de presque tous les jeunes leaders connus sur les réseaux sociaux et qui comptent de nos jours dans le combat pour la reconquête pleine de la souveraineté du Mali. Il se nomme Mohamed Youssouf Bath alias Ras Bath. J’ai commencé à le fréquenter en 2016 au moment où il faisait face à une situation judiciaire en commune 4. J’étais convaincu qu’il incarnait l’idéal que je cherchais car je nourris moi-même l’esprit de révolutionnaire depuis le lycée grâce à mon meilleur ami avocat aujourd’hui, Siriki Zana Koné. Avec feu Tidiane Tangara et Abdoul Niang, nous avons bravé tous les risques pour la libération de Ras Bath. Et ce qui m’a le plus impressionné chez Bath, c’est sa constance dans sa conviction. Lorsqu’il croit en quelque chose, il n’est pas influençable et se bat jusqu’au bout de ses idées. Il aime son pays, il aime l’activisme pour la cause juste : défendre son pays par tous les moyens. Il a donné du sens au rôle déterminant du peuple, la jeunesse face à l’avenir de la Nation. Grâce à lui, cette jeunesse s’est désormais impliquée et veille aux respects des textes dans la gouvernance. Sous IBK, il a impacté de manière indélébile toutes les manifestations avec des arguments solides. Il est pour l’intérêt supérieur du peuple. Il s’est toujours opposé au coup de force pour la prise du pouvoir.
On peut tout reprocher à Ras Bath sauf le qualifier d’apatride, de quelqu’un qui se plaît dans des combines pour déstabiliser son pays.
Il est dans des difficultés depuis un an. Et c’est la troisième fois sous cette transition qu’il se retrouve en prison.
Je pense à mon humble avis que ce lieu n’est pas sa place surtout à un moment où les autorités font face à plusieurs défis. Il peut jouer un rôle capital pour le salut de la Nation en ces moments précis. Alors je demande aux autorités de la transition de revoir sa situation afin qu’ils puissent être parmi ses pairs, patriotes sincères qui se battent pour le Mali.
Le second Adama Diarra dit Ben Le Cerveau, un Camarade de longue date, il a tout donné pour ce pays. Depuis que nos chemins se sont croisés en 2016 jusqu’à nos jours, son combat n’a pas changé d’un iota. Il s’est toujours montré hostile aux groupes rebelles maliens, à la présence des forces étrangères sur le sol malien et s’est battu avec tous les risques contre la France et des complices qui sucent le Mali depuis belle lurette. Son rôle dans la contestation contre IBK, son soutien auprès des autorités de la transition pour l’atteinte des objectifs visibles aujourd’hui a été toujours déterminant.
Cela lui a valu des préjudices car il est aujourd’hui l’ennemi numéro un des puissances étrangères chassées du Mali qu’il faut abattre dès que l’occasion se présente.
En ces moments, il est dans des difficultés, abandonné par des camarades qui devraient lui porter assistance. Malgré cette situation, son mouvement, Yerewolo Debout sur les remparts et lui ont toujours affiché leur soutien à la transition. Ils appellent à chaque fois que l’occasion se présente à l’Union sacrée de tous les fils du pays pour une transition réussie.
Alors j’en appelle encore à la clémence de la justice et au sens de l’écoute et du pardon des autorités de la transition afin que ces deux camarades et leurs suites, dans des difficultés, puissent, recouvrer la liberté. Ils ont plus à donner à ce pays et je suis convaincu que le temps que le Mali traverse, ils pourront d’une manière ou d’une autre aider le Mali à surmonter toutes les difficultés auxquelles il fait face.
Chers Camarades, je n’ai pas les moyens de faire changer les choses à ce stade, mais j’ose espérer que ma plume aura une retombée positive. Je suis de cœur avec vous.
Boubacar YALKOUE