Lundi 23 octobre 2017. L’opposition politique a animé une conférence de presse sur des questions d’intérêt national. Cela est dans ses habitudes et à chaque sortie elle étale sur la place publique les déboires du régime. Cette fois-ci, chose inédite ! L’opposition s’est fait accompagner par la société civile. Elle a fait appel à un syndicat, la confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) dirigée par Monsieur Hamadoun Amion Guindo et le mouvement, Collectif pour la Défense de la République (CDR) dont Ras Bath est le porte-parole. La Sécurité ; la politisation de l’école ; l’occupation illicite de l’espace médiatique (ORTM), l’envahissement des panneaux publicitaires et affiches de campagnes à but exclusif électoraliste ; les élections programmées en 2017 et 2018 (problématiques de la carte NINA, la Biométrie, l’audit du fichier etc.)… Ces thématiques abordées avec les hommes de medias ont permis à cette nouvelle plateforme de faire découvrir sa nouvelle orientation. Si la sécurité et le cas de l’ORTM ne sont pas des sujets nouveaux, les élections le sont. Le Mali de demain, qu’il soit stable ou instable en dépend. Raison pour laquelle, Ras Bath et ses hommes du CDR se battent depuis au temps de la plateforme AN TE A BANNA contre le projet référendaire pour l’alternance en 2018. Cette vision a fait l’objet, dans sa matérialisation, des activités sur le terrain, des rencontres entre CDR et diplomates, entre CDR et la DGE. Des inquiétudes ont été capitalisées lors de ces rencontres et révélées par des leaders du CDR à travers les tribunes qui leur sont offertes dans le cadre de la campagne de la révision des listes électorales.
L’opposition et la CSTM ont affiché clairement leur position favorable à l’alternance 2018 qui est l’unique moyen afin de sauver les meubles. Soumaïla Cissé, Président de l’URD et chef de file de l’opposition l’a dit dans son intervention. L’alternance aura lieu quel qu’en soit le candidat qui sera désigné par l’ensemble des partis politiques de l’opposition, donc une seule vision : tout sauf IBK en 2018.
Cette alternance, son atteinte est conditionnée à un fichier électoral propre devant aboutir à la transparence des élections. Toute chose qui est loin d’être une réalité sous ce régime au regard de la façon dont la révision des listes électorales s’effectue. Elle inquiète ; elle interprète la mauvaise volonté des tenants du pouvoir à maintenir le peuple dans le flou afin d’appliquer leur dessein machiavélique en 2018, c’est-à-dire la fraude électorale.
Le défi à relever par l’opposition politique, la CSTM et le CDR se trouve à ce niveau. Il faut se battre pour que le maximum de potentiels électeurs puisse être au rendez-vous de 2018 en votant ; il faut tout faire pour que les noms des prisonniers ayant perdu leur droit civique et les décédés puissent être extraits du fichier électoral ; il faut contraindre le régime à effectuer l’audit du fichier électoral. Ce sont les seules conditions sine qua non à l’organisation des élections crédibles, transparentes et incontestables en 2018.
La machine pour le changement vient d’être enclenchée à travers cette conférence de presse. ‘’Alternance 2018, ma carte NINA mon arme’’, le concept n’appartient plus au CDR seul. Il est désormais le slogan des politiques, syndicats… qui aspirent au changement. Cet ensemble pour le Mali est un signal fort. L’espoir renait.
Boubacar Yalkoué
Source: Le Pays