Dans la réplique de Soumbeylou Boubèye Maiga au rapport du Bureau du vérificateur Général, une seule phrase a retenu l’attention des uns et des autres. A savoir que : « Dans la mise en œuvre de ces contrats, il y a eu une information et un accord du Président de la République, Chef Suprême des Armées, à chaque étape », toute évidence qui laisse croire que le président IBK était au courant de tout le déroulé de ces marchés qui ont découlé sur une surfacturation de plus de « 38 milliards CFA ».
Avec cette première révélation on peut dire que les déballages ont commencé. Ce qui est le terrain favori de l’ancien ministre d’AOK, d’ATT et d’IBK. On peut ne pas le croire, mais sans l’accélération du processus judiciaire, cette nouvelle situation de passes d’armes arrange SBM, totalement discrédité, qui n’a strictement rien à perdre, ni sans doute à gagner. Son objectif actuel est de partager une part de ce fardeau qui l’accable. Pour ce faire, il n’hésitera pas à donner un dernier coup d’épée à sa relation avec IBK.
Il amorcera de nombreux virages, multipliera des demi-tours et déballera au passage de nombreux secrets du palais. Mais en réalité, tous ces déballages ne l’exonéraient de rien. Car, rarement depuis plus de 20 ans de démocratie, le Bureau du Vérificateur et la Cour Suprême n’ont fait preuve de symbiose autour d’un scandale financier comme celui-ci.
Cependant, il ne faut pas réfuter toutes les déclarations de SBM contre IBK. De la manière que Boubèye s’est déchainé de la sorte, en affirmant dès le premier coup que le chef d’Etat était au diapason de tout ce sale processus, il est fort probable que cela soit vrai. Car, de la même manière qu’IBK n’a pas empêché son fils et ses copains de ‘’bling-blinguer’’ au palais de Koulouba, il ne pouvait aussi se priver de donner mandat pour conclure ce marché, surtout au profit de ‘’Kagnassi fils’’.
Aussi, ces deux hommes se connaissent. Ils ont tous été crachés sur la scène politique malienne par l’ADEMA. Ils ont convergé ensemble aussi bien dans l’opposition que dans la majorité avec ATT. Ce pouvoir actuel, ils l’ont donc cherché et acquis ensemble.
Gare alors, à celui qui oserait démentir sans preuve irréfutable, un quelconque propos de Boubèye sur « Ladji Bourama », vice-versa.
Surtout que le Chef d’Etat maintient un silence de cimetière autour de ce dossier. Autant il traine à se prononcer là-dessus, autant il rechigne à prendre les sanctions qui vaillent. Dans cette hypothèse, nous assisterons à une longue logomachie de la part des incriminés.
Si nous n’aurons pas l’outrecuidance d’accuser gratuitement le président de la République, nous n’aurons pas non plus la naïveté de traiter de faux tout ce que l’ancien ministre de la défense dira de cette affaire.
Place donc aux déballages à grand renfort médiatique. ‘’Quand l’amitié se rompt, les secrets en pâtissent’’, enseigne une chanson de chez nous.
Moustapha Diawara