Pays légendaire, millénaire et de braves guerriers, le nom Mali est sur toutes les lèvres du monde entier, en mal. Car le pays de Modibo Kéita, de Samory Touré, de Babemba Traoré…est devenu le dindon de la farce. C’est dans le pays où l’imaginaire se produit. Un pays à hauts risques.
Pour une première fois dans le monde, des jeunes officiers, avec à leur tête Assimi Goïta, ont fait un coup d’Etat dans un coup d’Etat. Une transition dans une autre transition.
Comme tout est possible au Mali, la Cour constitutionnelle pond un arrêté pour faire du vice-président Assimi le Président de la Transition. Celui-là même qui a contraint le Président de la Transition et son Premier ministre à la démission. De la fuite en avant à une scène de théâtre.
La Cour constitutionnelle qui semble être à la solde du prince au pouvoir commet ainsi un bradage juridique, cautionnant un coup de force dans un coup de force, faisant du Mali le désespoir de la communauté internationale. D’où sa suspension de toutes les instances de décisions de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Union Africaine (Ua). Avec trois coups d’État en moins d’une décennie, le Mali est devenu un pays de l’anarchie et du désordre.
A mon humble avis, le modèle démocratique, les institutions de la République, les hommes et les femmes de la fonction doivent s’interroger sur la nécessité de trouver des véritables voies et moyens pour réformer l’État démocratique du Mali, rendre les institutions fortes et limiter le pouvoir de décision au sommet de pouvoir de décision.
Pourrions-nous respecter le délai imparti à la transition ? Il faudrait revoir les scénarios du premier épisode de la transition. Un militaire retraité nommé après plusieurs tractations pour imposer une transition militaire. Après 9 mois, nous avons demeuré au même point de départ. C’est-à-dire la question de toujours savoir que faire et comment faire?
Dans le fond, la transition est en train de se construire dans un labyrinthe de causes et de conséquences inextricables. Et il faut reconnaître qu’elle n’est pas bâtie sur la voix du peuple. De ce fait, elle nous étale chaque jour qu’il y a du vrai dans le faux et du faux dans le vrai.
Cette seconde phase de la transition dans une transition semble être l’aboutissement de la forte pression sociale, et au niveau syndicale et au niveau politique. Les militaires sont arrivés à terme des capacités, consistant au déploiement administratif et politique.
Un militaire à la tête et un Premier ministre issu du Mouvement du 05 juin- Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), avec l’intégration de toutes les autres forces vives, le Mali sera pour les Maliens. Ce qu’ils en feront sera le résultat du nouveau schéma de cette nouvelle composition politico-militaro-civil.
En attendant, nous sommes à la traine de nos voisins sur tous les plans. Beau pays et béni, le Mali géré dans l’improvisation et le tâtonnement est devenu une vaste blague et la danse des masques. Et tristement, nous avons étalé en face du monde entier notre incapacité à nous gouverner nous-mêmes. Nous sommes des témoins du sort de notre propre pays, sans y être bénéficiaires. Le Mali court un haut risque et il faut impérativement qu’on repense les Maliens. Pour faire le Mali nouveau, il faut des Maliens patriotes.
Aliou Touré
Source: Le Démocrate