Dans le centre du Mali, l’armée malienne est dans l’offensive dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le banditisme. Elle n’hésite plus lors de ses missions à mettre la main sur tout individu jugé suspect. La démarche est salutaire compte tenu de la dimension inquiétante de l’insécurité. Les restrictions de circulation entrent dans la même droite ligne. Les autorités maliennes, celles des régions de Mopti et Ségou en particulier mettent à profit tous les évènements pour appeler la population à la collaboration avec elles et aussi l’armée. Car, estiment-elles, la population est la première victime. Les terroristes vivent avec elles et elles occupent une place prépondérante dans la résolution de la crise.
Si l’accompagnement se précise, un phénomène qui pourrait se solder à une nouvelle tension se dessine. Il s’agit de la question peulh. Il n’y a pas longtemps, on lisait un message du service de communication des FAMAs qui accusait directement et gratuitement cette ethnie. La bourde fut réparée à travers un autre message d’excuse. Mais sur le terrain, la situation est compliquée. Le mieux vivre d’antan se dissipe. Dans certaines localités, le djihadisme est affilié aux peulh. Ce qui est d’ailleurs loin d’être la vérité. Que tout le monde sache qu’un terroriste ou djihadiste n’a pas de race.
Pour cette population, cette mentalité malheureuse se comprend car nombreux sont-ils, les bandits arrêtés qui ont la physionomie peuhl. Le rôle des autorités, comme elles le font d’ailleurs, c’est de s’investir davantage afin de ramener ceux qui ont cet esprit à la raison. Les ethnies vivent ensemble depuis des siècles, et aucune forme de violence transportée d’ailleurs par des individus malintentionnés ne doit les mettre dos à dos. C’est bien l’objectif que ces ennemis de la paix recherchent : remonter les ethnies l’une contre l’autre afin d’atteindre leur objectif.
L’aspect marquant et inquiétant, c’est le fait que le nom de l’armée malienne résonne dans des cas d’exécution comme le témoigne le communiqué du parti SADI sur une affaire d’exécution sommaire à Sokolo. Les victimes, ce sont des peulh et des parents à elles qui nous ont confirmé cela.
Cette attitude est déplorable. Elle entache l’image de l’armée par-delà la Nation toute entière. Alors, il faudrait trouver la meilleure formule pour se débarrasser de l’amalgame. L’armée doit être un facteur d’union, surtout en cette période d’instabilité. Elle doit gagner la confiance de toutes les populations et ensemble faire face aux forces du mal.
Boubacar Yalkoué
Source: Le Pays-Mali