« Silence bien gardé, vaut mieux que parole mal lâchée ». Ce proverbe, Amadou Haya Sanogo, ce capitaine bombardé général d’armées, pas pour avoir fait des actes de bravoure sur le front, mais pour avoir fait le coup d’État qui a conduit le Mali dans l’abime, ne l’a pas compris. Eh oui! Sa sortie ratée à Ségou en fin de la semaine dernière l’atteste. En plus du moment qui voudrait qu’il reste un peu dans son silence, profitant des avantages de son précieux grade de « général en carton, pardon général 4 étoiles », il n’est pas celui-là qui est bien placé pour donner le moral aux Maliens. Les Maliens se rappellent de ce qui s’est passé en 2012. On se rappelle comment l’insécurité s’est généralisée après son coup d’État ridicule.
Pendant que le Mali traverse un des moments les plus difficiles de son existence due à l’insécurité qui endeuille les familles, pendant que les civils sont tués jusque dans leurs maisons, pendant que nos braves soldats sont attaqués en longueur de journée par des ennemis de la paix, Aya se glorifie d’être « un général 4 étoiles ». Oui, un général d’armées n’est pas n’importe qui. Mais il aurait pu bien se glorifier de ce grade s’il avait prouvé sa bravoure sur le front en éliminant les forces du mal. Les Maliens auraient été beaucoup plus fiers s’il avait fait cette déclaration étant dans les zones rouges où l’insécurité empêche les populations de dormir. Il aurait pu mieux se glorifier s’il avait pu élaborer, au moins, un bon plan de guerre. Officier général, où est la gloire de brandir votre grade de « général 4 étoiles » dans un terrain de football en lieu et place du front ? En plus de tout cela, la manière dont il a été promu général devait le pousser à se taire.
Au-delà de cet aspect, notre « général 4 étoiles » appelle à ne pas diviser l’armée malienne. C’est une très une bonne idée. Personne n’a intérêt à ce que notre vaillante armée soit divisée. Tous les porteurs du Mali, sans exception, doivent évoluer comme un seul homme. Mais est-il la bonne personne pour nous parler de cela ? Non. L’histoire des bérets rouges-bérets n’ -elle pas commencé par son coup d’État? A-t-il oublié les raisons pour lesquelles il était détenu durant des années? La division de l’armée, les Maliens ne l’ont vu qu’en 2012 et par son coup d’État ridicule.
Enfin, cher général « 4 étoiles », il n’y a aucune fierté de taper votre poitrine pour votre grade pendant que l’insécurité continue à se généraliser, pendant que les victimes civiles et militaires se multiplient. Tous les Maliens seront fiers de vous si votre grade sera utile pour le Mali sur le front. Pour le moment, gardez le silence. Il vous sert plus que les meetings.
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays- Mali