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Édito : Et Choguel et le MPR ?

Démis de ses fonctions de ministre le 7 juillet 2016, le président du MPR s’est réfugié dans le mutisme. Il en est sorti en mars 2018, à l’occasion d’un débat à la Maison de la Presse sur les acquis et perspectives du 26 mars 1991, puis, à l’occasion d’un entretien télévisé sur les plateaux d’Africable, d’abord, en français, puis, à la demande des téléspectateurs ,en bamanankan. Lors de cet entretien de 90 minutes, il a répondu à plus d’une question. Nous avons choisi de revenir sur trois d’entre elles cette semaine, car elles restent d’actualité.

La première est relative à l’appartenance du MPR à la CMP. Elle tire son actualité du fait que, depuis dimanche dernier, des groupements de partis politiques se constituent pour se mettre  en ordre de bataille derrière un candidat : ici, Soumaïla Cissé et Tiéblé Dramé ; là, Bocari Tréta et Soumeylou Boubèye Maïga. Sur la  question de l’appartenance à la CMP, la réponse de Choguel ne souffre d’aucune ambiguïté. En substance, elle est celle-ci : « jusqu’à preuve du contraire, le MPR fait partie de la majorité présidentielle. Nous avons choisi d’accompagner le président de la République pour la durée de son mandat. Mais, il n’y a pas de tacite reconduction. Une fois le mandat terminé, si notre accompagnement doit se poursuivre, nous nous assiérons pour discuter  et déterminer les bases sur lesquelles nous pourrons nous engager ».

La deuxième question est relative à l’élection présidentielle prévue pour juillet 2018. Qu’est-ce qu’en pense le président du  MPR ? La réponse : « si elle se tient, le MPR y participera. Mais, aujourd’hui, la priorité n’est pas l’élection présidentielle. Notre pays est sous occupation. Il a perdu sa souveraineté, est placé sous  tutelle. Il faut que nous sortions du fétichisme de la Constitution, des dates imprescriptibles. Aucune disposition n’est imprescriptible. La preuve, les auteurs d’un coup d’Etat ont été amnistiés, en violation d’une disposition de la Constitution.

L’urgence, la priorité est à l’union des forces vives de la Nation. Il nous incombe, plus que jamais, de nous donner la main pour libérer notre pays, recouvrer notre souveraineté et, avec elle, l’unité et l’intégrité de notre territoire national. Dans les conditions actuelles, tout président qui sera élu sera un président faible, un président que l’on ne manquera pas de continuer à affaiblir pour pérenniser l’occupation étrangère et la partition de fait du Mali ».

La troisième question est  relative à sa propre candidature au cas où l’élection présidentielle aura lieu. Aucun embarras, aucune hésitation pour donner la réponse : « La question de la candidature a été posée par la direction du Parti. Une commission de réflexion a été mise en place. Elle a déposé un rapport d’étape et il a été retenu que le rapport peut, doit être affiné. Dès le dépôt du rapport final, une conférence de presse sera convoquée pour faire connaître la position du MPR ».

Concernant ce dernier point, les positions sont loin d’être unanimes. Le MPR n’est menacé, ni d’implosion ni de scission. Mais trois positions restent tranchées : reconduire l’alliance avec le président sortant, défendre ses couleurs en présentant son propre candidat, se rallier, dès le premier tour, à un candidat porte-étendard d’une coalition. La première et la troisième option semblent avoir les préférences des responsables. Ils ont été confortés dans leur position par une déclaration du  Trésorier général. Les partisans de la deuxième option ne sont pas dépourvus d’arguments convaincants. Les semaines à venir seront édifiantes sur le sujet.

LA REDACTION

Par Le Sursaut

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